Journée mondiale sans tabac : 25% des Réunionnais fument quotidiennement

(Photo d'illustration)

Un Réunionnais sur 4, âgé de 15 à 75 ans, fume du tabac quotidiennement. La crise Covid a fait repartir ce type de tabagisme à la hausse, alors qu’il avait tendance à diminuer. Facteur de risque avéré pour 17 cancers, le tabac est responsable de 580 décès en 2015 à La Réunion.

11,6% des décès enregistrés en 2015 à La Réunion ont été attribués au tabagisme. Parmi ces presque 600 décès, 52% sont liés à des cancers, 24% à des pathologies cardiovasculaires et 17% à des affections respiratoires chroniques.

En France, le tabac est le produit psychoactif causant le plus de décès évitables avec 75 000 décès/an.

Un impact sur la santé avéré

Il faut savoir que le tabac est un facteur de risque avéré pour 17 cancers, dont celui du poumon, de la gorge, des lèvres, du pancréas, mais aussi des reins, de la vessie ou encore de l’utérus. Il est aussi impliqué dans diverses maladies cardio-vasculaires, comme l’infarctus du myocarde, l’AVC ou l’hypertension artérielle, ainsi que des maladies respiratoires chroniques.

Le tabagisme peut aussi avoir un impact pour les patients hospitalisés ou ayant une affection longue durée. Il est un facteur de sur-risques opératoires, d’effets indésirables renforcés des traitements et de dégradation du pronostic ou de la qualité de vie.

Enfin, le maintien du tabagisme pendant une grossesse signifie plus de risques de fausses couches, d’accouchements prématurés et de retard de croissance du fœtus.

Diminuer la quantité et la durée dans le temps du tabagisme

A La Réunion, 25% des personnes âgées de 15 à 75 ans fument du tabac quotidiennement, plus de la moitié d’entre eux sont de gros fumeurs. Et si le tabagisme quotidien avait tendance à diminuer ces dernières années, la crise du Covid semble l’avoir faire repartir à la hausse, selon les autorités sanitaires.

Dans le département, la population est plus jeune. Ce public est donc proportionnellement plus exposé. Un public envers lequel la prévention et la sensibilisation sont d’autant plus importante, d’autant que " ce qui compte dans la consommation, c’est la quantité de cigarettes mais surtout la longueur de temps ", selon le Dr Mickaël Bègue, oncologue à la Clinique de Sainte-Clotilde.

Journée mondiale sans tabac itw Dr Mickaël Bègue, oncologue à la Clinique de Sainte-Clotilde ©Réunion la 1ère

Réduire le tabagisme est donc un enjeu de santé publique majeur. La nouvelle stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 insiste ainsi sur la nécessité de le réduire.

Le tabac au cœur de la stratégie de lutte contre les cancers

Depuis 2018, L’Agence Régionale de Santé de La Réunion met l’accent sur l’accompagnement des fumeurs vers le sevrage. De nombreuses actions ont ainsi été développées, comme le dispositif Lib’ Sans tabac, qui aide les professionnels à accompagner leurs patients fumeurs dans le sevrage tabagique.

Et puis, chaque année, des défis, tels que le #MoisSansTabac incitent par exemple les fumeurs à arrêter tous ensemble pendant le mois de novembre. Des Lieux Sans Tabac, LST, se déploient également à La Réunion pour offrir un environnement sans tabac ou des zones fumeurs circonscrites.