Journée mondiale sans tabac : la "lasérothérapie", une méthode de sevrage contestée

Tabagisme
Ce vendredi 31 mai, c'est la 37ème journée mondiale sans tabac. L'occasion pour l'Organisation Mondiale de la Santé, de rappeler les dangers du tabagisme et d'alerter sur ceux des méthodes alternatives de sevrage, comme le laser. Près de 600 personnes meurent du tabagisme chaque année à La Réunion.

Si différentes méthodes ont prouvé leur efficacité dans le sevrage au tabac, il y a aussi beaucoup d'escroqueries estiment les addictologues. La méthode de la "lasérothérapie" par exemple. Selon l'OMS, c'est une technique sans preuve ni validité, pratiquée par des non-médecins et très coûteuse.

Arrêter de fumer en une seule séance ?

La technique promet d'être innovante et efficace à près de 85%, en utilisant un laser pour effacer entièrement la dépendance au tabac, en une seule séance d'environ heure. Une méthode de sevrage dont les publicités pullulent sur internet.

Pourtant, en finir avec la cigarette en claquant des doigts, c'est simplement impossible explique le docteur David Mété. Il n'y a malheureusement pas de recette miracle pour arrêter de fumer selon le chef de service addictologie du CHU.

La prise en charge du sevrage tabagique c'est une prise en charge d'une pathologie chronique d'une addiction, qui se fait dans la durée et avec un accompagnement sur plusieurs mois, avec un professionnel de santé et des médicaments si besoin.

Docteur David Mété, chef de service addictologie du CHU

Une séance de sevrage tabagique au laser peut coûter jusqu'à 200 euros, un prix élevé, pas du tout synonyme d'efficacité pour l'addictologue.

C'est une escroquerie, il n'y a aucune validation de cette méthode, qui n'est pas validée par l'OMS. Tout est faux, les études le montre. Ce sont des personnes mal intentionnées qui font du commerce avec des méthodes soi-disant miracle.

Docteur David Mété, chef de service addictologie du CHU

Ce matin au CHU de Saint-Pierre, le personnel du service addictologie s'est mobilisé pour sensibiliser patients et passants.

Le reportage de Réunion La 1ère :

Ce matin au CHU de Saint-Pierre le personnel du service addictologie s'est mobilisé pour sensibiliser patients et passants aux dangers du tabagisme

Un sevrage pris en charge par la sécurité sociale

Chaque année, près de 600 personnes meurent du tabagisme à La Réunion.

Avec près de 400 substances cancérogènes et 4 000 substances irritantes, la cigarette est hautement toxique pour la santé. Le tabagisme provoque des maladies cardiovasculaires et des cancers. La nicotine qu'elle contient entraîne aussi une forte addiction, qui complique le sevrage. Il y a aussi la dépendance psychosociale.

En France, plusieurs traitements existent pour lutter contre le tabagisme. D'ailleurs, la prise en charge médicale pour le sevrage du tabac est prise en charge par la sécurité sociale.

On peut aider la dépendance avec des patchs ou des substituts comme chewing-gum nicotinique. Il vaut mieux consulter son médecin traitant régulièrement, jusqu'au sevrage complet.

Docteur Gaetan Dugrosprez, médecin généraliste à La Possession

Le médecin s'inquiète aussi de l'âge des fumeurs : "Plus on entre tôt dans le tabagisme, moins on a de chance d'en sortir plus tard."

(Re)voyez son intervention dans le journal de Réunion La 1ère :

Journée mondiale sans tabac itw Dr Gaetan Dugrosprez ©Réunion la 1ère

Il alerte aussi sur les médecines douces, qui peuvent aussi accompagner l'arrêt du tabac, comme l'acupuncture. Une méthode pour "soigner le stress et le manque mais qui n'agira pas sur la dépendance."