Letchis, ananas : les premières caisses de fruits vont quitter La Réunion par avion, direction la métropole pour les fêtes de fin d’année. Le rush des exportations de fruits a lieu tous les ans, sauf qu’il est de moins en moins important.
Comment faire perdurer les exportations ?
Dans l’île, les productions de letchis et d’ananas sont en baisse. "Avant c’était une production naturelle, avec les pluies qui arrivaient naturellement du côté de Sainte Anne et Sainte Rose, constate David Cayrou, responsable de Philibon. Pour demain, de grandes questions se posent, car si on veut garder nos exportations de letchis et d’ananas, il faudra songer à irriguer l’Est".
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
"Trois fois moins de letchis"
Dans les vergers, le constat est le même. Les fruits sont de plus en plus difficiles à récolter. "Nous avons eu une petite floraison par rapport à l’an dernier, confirme Elsa Fontaine, fille d'agriculteurs. Le volume de letchis est trois fois moins important que l’an dernier".
Pour l’exportation, les letchis sont conditionnés de différentes manières : en bouquet, individuellement, en sachet. "On met les étiquettes, ils sont pesés et livrés, on est content, mais c’est moins bon que l’an dernier", déplore Elsa Fontaine.
Des tonnages d’ananas en baisse
A La Réunion, la sécheresse, le manque d’eau et de manière générale les conséquences du dérèglement climatique s’observent sur la quasi-totalité des cultures fruitières.
"Habituellement, on vise 900 tonnes d’ananas à l’exportation, mais cette année on espère exporter au moins faire 400 tonnes, c’est seulement la moitié", déplore Anderson Payet, responsable technique et coordinateur Anafruit Philibon.
Et des coûts de production en hausse
Les tonnages d’ananas diminuent alors que les coûts de production sont de plus en plus élevés. "Entre la plantation et la récolte, c’est du 13 ou 14 mois là-haut à Sainte-Anne, explique Yannis Bègue, agriculteur dans l’Est. Et lorsque je livre un camion, ça part dans la journée. J’aimerais bien que les prix augmentent car tout a flambé à commencer par les engrais. C’est compliqué de faire face aujourd’hui".
Yannis Bègue affirme que le fait d’avoir une surface suffisante lui a permis d’adhérer à une coopérative et d’exporter ses produits en métropole. Mais jusqu’à quand ? Chaque fin d’année, la filière de l’exportation des fruits de La Réunion est de plus en plus sous tension.