C'était à prévoir. La plupart des restaurants participant à la 24ème édtion de l'opération "Fêtons la cuisine" affichaient complet ce jeudi à l'heure du déjeuner. Pour pouvoir profiter des bons plans du jour, il fallait s'y prendre à l'avance et penser à réserver.
Idem ce jeudi soir, même s'il restait tout de même encore quelques tables de libres dans certaines établissements du nord de l'île. Dans le Sud, par contre, plus aucune place dans les quatre restaurants concernés ! La preuve que l'opération, organisée par l’UMIH et le Club Restauration de La Réunion, attire toujours les Réunionnais, même si elle ne concerne que 25 enseignes cette année.
Des menus de prestige à très bon prix
Au Bistrot de Saint-Paul, une trentaine de personnes ont pu bénéficier ce midi d'un repas complet avec entrée, plat et dessert pour un tarif défiant toute concurrence puisque le menu était à moitié prix.
Pour l'occasion, Dorian Peysserre, le chef-cuisinier du restaurant située sur la chaussée royale, a préparé un "menu particulier pour mettre l’accent sur les produits de La Réunion et de l’Hexagone" : salade d'effiloché de canard, crumble au pignon de pin, filet de daurade coryphène en escabèche et enfin un panna cotta au goyavier pour la petite touche locale.
Le reportage de Réunion La 1ère :
Des restaurateurs toujours debouts
Corinne Sixdeniers, la gérante, retrouve, enfin, le sourire. "C'est une opération qui nous fait plaisir et nous tient à cœur, réagit-elle. Ca permet de redonner gout aux clients après cette crise covid de revenir au restaurant et ça permet aussi à une clientèle qui n’a pas forcément les moyens de manger quotidiennement au restaurant de se faire plaisir aujourd’hui avec un menu à -50% !"
Cela fait trois ans que cette fête de la cuisine n'avait pas eu lieu à cause de la crise sanitaire. La dernière édition remonte en effet à 2019. "Ce "Fêtons la cuisine", on va le célébrer parce que notre métier a été malmené ces dernières années", souffle Irène, la patronne de La Grilladine, à Saint-Pierre.
Covid-19, inflation,... "On est toujours là"
"On a subi quand même une crise et suite à ça, on s'est retrouvé avec une inflation monstrueuse du jour au lendemain avec des prix d'achat de matières premières 30 à 40% plus chers pour certains", rappelle la restauratrice.
Alors, comme l'ensemble des professionnels de la filière, elle n'a pas eu d'autres choix que d'augmenter ses tarifs... ou de les maintenir en trouvant de nouvelles filières de distribution ! "Ca a été très compliqué, il a fallu chiner pour garder la qualité et maintenir un tarif abordable pour les clients. Il a fallu aussi interpeller les fournisseurs. Tout le monde a dû se réinventer pour tenir le coup. Fêtons la cuisine, c'est symbolique parce qu'on est toujours là et ça c'est le plus important..."
"Une opération blanche"
Mêmes sentiments pour la gérante de L'Ardoise d'Odile, également située à Saint-Pierre. La restauratice est ravie du retour de cette opération séduction. "C'est un plaisir, ça permet à des clients de venir en famille et ça fait même venir des clients en dehors de Saint-Pierre. Des gens qui viennent de l'Ouest ou de l'Est et qui se disent que c'est l'occasion de venir visiter ce restaurant. Ici on continuer pour demain midi et demain soir".
Pour les restaurateurs, ce genre d'actions ne rapporte aucun bénéfice. "C'est une opération blanche, mais le but c'est vraiment de donner envie aux gens de revenir au restaurant", insiste Corinne Sixdeniers.