La campagne sucrière 2022 s’achèvera le 9 décembre dans le Sud et le 15 dans l’Est

La campagne sucrière 2022 termine le 9 décembre dans le Sud et le 15 dans l'Est.
La pire campagne que certains n’ont jamais connue. L’année 2022 restera dans les annales des planteurs de l’île. Faible tonnage, problème de trésorerie, hausse des prix des intrants, les exploitants vont voir leurs revenus baisser.

Pour la première fois, l’usine du Gol fermera avant celle de Bois-Rouge. La campagne sucrière s’achèvera ce vendredi 9 décembre dans le Sud et l’Ouest, et le 15 décembre dans le Nord et l’Est.

Regarder le reportage de Réunion la 1ère : 

La campagne sucrière 2022 s’achève ce vendredi dans le Sud et l’Ouest

Un tonnage inférieur aux objectifs

Qualifiée de très mauvaise année par le président de la CGPER, 2022 semble en effet être l’une des plus basses enregistrées. Les 1,3 million de tonnes attendu devraient être difficilement atteints pour l'ensemble de l'île. La moyenne décennale tourne plutôt autour de 1,5 million de tonnes de cannes.

A lui seul, le bassin Sud cumul 630 000 tonnes de cannes coupées, loin de l’objectif des 750 000 tonnes.

Un tonnage aussi faible, c’est du jamais vu. On a eu beaucoup d’aléas climatiques, deux cyclones cette année.

Jean-Michel Moutama, président de la CGPER 

Une année pleine de difficultés

Les planteurs ont dû faire face à de nombreuses difficultés, climatiques mais pas seulement. Le président de la CGPER évoque également un "gros manque de trésorerie chez les planteurs".

"Ils n’ont plus les moyens financiers d’assumer les travaux dans les champs", s’ajoute l’augmentation des intrants, "avec une augmentation de plus de 100%", explique Jean-Michel Moutama. 

Seul petit rayon de soleil, la richesse de la canne.

Les planteurs dans le doute

La filière est en crise et le moral des planteurs dans les chaussettes. "C’est ma 21ème campagne, c’est la pire que je n’ai jamais connu", se désole Stéphane. Le planteur exploite 17 hectares sur Petite-Ile et Saint-Pierre. Cette année, le tonnage est "ridicule", selon lui. D’après ses calculs, il fera 400 tonnes de moins que les précédentes années, soit une perte estimée à 48 000 euros.

Même son de cloche du côté de Dominique, producteur au Tampon, qui fera 40% de cannes en moins. Il parle d’abandonner la canne et de passer à la diversification. Pour Axel, producteur au Tampon, cette campagne est "tragique", mais il ne faut pas baisser les bras. Il note tout de même un point positif : la richesse.

Juste une campagne à oublier

Arrêter la canne n’est pas envisageable pour Jean-Michel Moutama.

"Qu’est-ce qu’on va faire à la place de la canne, on va tous faire du maraîchage ? Ce n’est pas pensable. La canne permet de réguler toutes ces productions qui viennent autour."

Le patron de la CGPER rappelle que La Réunion est le premier producteur de sucre de canne européen, "avec un marché de plus de 500 millions d’habitants". "Le marché est là, on ne peut pas partir à l’aventure comme ça", conclut-il.

Des états généraux de la canne à sucre

140 millions d'euros sont investis dans la filière tous les ans à La Réunion. Pour le président de la CGPER des questions doivent être posées, et pour cela des états généraux de la canne à sucre doivent se tenir, comme l'a suggéré la président de Région, Huguette Bello, lors d'une récente entrevue avec les syndicats agricoles. 

Il faut, selon lui, un langage commun pour pouvoir redynamiser la filière.