La CNL alerte sur la ghettoïsation des logements sociaux à La Réunion

Logements inadaptés, mal entretenus, la CNL alerte une nouvelle fois sur l’état de nombreux groupements d’habitation sociaux. Son administrateur appelle les autorités et les élus locaux à prendre leurs responsabilités vis-à-vis des bailleurs sociaux.

Une semaine après l’incendie mortel de l’immeuble de la SIDR à Montgaillard, qui a couté la vie à cinq personnes, la CNL alerte, une nouvelle fois, sur la conception et l’entretien des résidences sociales à La Réunion. Elle évoque une ghettoïsation des logements sociaux, estimant que de nombreux groupes d’habitation sont mal positionnés et mal gérés.

Des logements inadaptés aux besoins des Réunionnais

Une étude sur l’état des lieux des parties communes, rendue il y a quelques mois par la CNL, révélait de nombreux manquements dans leur entretien. Une réalité que dénonce la CNL depuis plus d’une dizaine d’années.

Erick Fontaine, administrateur de la CNL, critique la conception des logements, inadaptés aux Réunionnais. Ecouter les locataires est essentiel pour concevoir les logements, estime-t-il. De logements inadaptés ont des conséquences, notamment sur la vie des enfants.

Invité Erick Fontaine : Administrateur de la CNL ©Réunion la 1ère

Un pouvoir de décision local

Pour Erick Fontaine, les collectivités locales ont également leur mot à dire. Les intercommunalité et les communes sont en charge des PLU, les Plans locaux d’urbanisme, ou les Plans Locaux d’Habitat, qui permettent de travailler en amont avec les bailleurs sociaux, explique l’administrateur de la Confédération Nationale du Logement à La Réunion.

Le jour du drame, Huguette Bello, la présidente de la Région Réunion évoquait le " problème de tous ces logements sociaux qui maintenant ne sont même plus gérés ici à La Réunion, mais qui sont gérés en France hexagonale ".

Mais pour Erick Fontaine, certaines décisions sont prises localement, en conséquence les élus locaux ne doivent donc pas se défausser, " il y a la responsabilité politique des élus réunionnais ". Il prend pour exemple le cas de l’immeuble Herbert Spencer au Port, épinglé il y a quelques années. A l’époque ni la CDC ni Action Logement n’étaient partie prenante de ce dossier.

Pour une réunion avec le préfet de La Réunion

Erick Fontaine explique qu’aujourd’hui un bailleur social n’a aucune obligation de résultats affichée sur l’entretien des immeubles. La CNL plaide pour un " carnet de contrôle technique " de ces immeubles, accessible aux locataires.

La Confédération Nationale du Logement en appel au préfet de La Réunion pour qu’une réunion se tienne avec les services de l’Etat et les différents acteurs pour " construire le logement de demain ". Il s’agit d’un appel fort pour faire face à une situation " aujourd’hui très tendue dans le logement social ", insiste Erick Fontaine.

En Août dernier, l’administrateur de la CNL en chaînait les réunions en préfecture pour dénoncer les difficultés des Réunionnais à accéder à des logements. Selon le dernier rapport régional sur le mal-logement de la Fondation Abbé Pierre, plus de 100 000 personnes étaient mal logées à La Réunion.