Le contexte actuel de crise sanitaire et économique favorise le travail au noir dans le département. C’est le constat de professionnels, mais aussi de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat qui demandent l’aide de l’Etat.
Comment lutter contre le travail au noir dans l’île ? C’est le thème d’une table ronde qui se tient, ce lundi 15 mars, à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, à Saint-Denis.
L’aide de l’Etat
"Stop au travail clandestin" : par ce cri d’alarme, une vingtaine de professionnels ont interpellé la semaine dernière le préfet de La Réunion pour lutter contre les pratiques illégales.
En plus de subir la crise sanitaire et ses conséquences sur leurs chiffres d’affaires, des professionnels souffrent du travail au noir et des pratiques illégales. "Il y a moins d’activité donc le problème est encore plus prégnant aujourd’hui", assure Bernard Picardo, président de la Chambre des Métiers et de l'Artisanat.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Ventes de produits et de services sur internet
Selon des professionnels et selon la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, le contexte actuel de crise sanitaire et économique favorise le travail clandestin.
"La période est encore plus compliquée, nous voyons sur les réseaux sociaux, des gens qui vendent des produits, des services, mais qui ne sont inscrits et déclarés nulle part", explique Bernard Picardo, président de la Chambre des Métiers et de l'Artisanat. Selon lui, la période de crise est "propice au travail au noir", et elle a même créé des "métiers sous terrain".
Une concurrence déloyale
"C’est de la concurrence déloyale, poursuit Bernard Picardo. Il y a en face des professionnels qui respectent les règles, sont déclarés, paient des charges, investissent, forment leurs salariés… Ces professionnels en ont ras le bol".
250 métiers de l’Artisanat à La Réunion
"Coiffeurs, esthéticiennes, photographes, mais aussi les secteurs du bâtiment, ou encore de la réparation automobile : tous ces métiers de l’artisanat sont aujourd’hui confrontés au travail illégal", énumère Bernard Picardo, président de la Chambre des Métiers et de l'Artisanat. Le syndicat des coiffeurs était déjà monté au créneau il y a plusieurs semaines. Tous réclament une concurrence "saine".
Davantage de contrôles
La préfecture a proposé une charte pour s’engager avec les professionnels dans la lutte contre le travail au noir en renforçant notamment les contrôles. A La Réunion, l’artisanat représente 250 métiers.
Selon la Direction du Travail, 23 patrons ont été verbalisés l'an dernier pour avoir fait travailler illégalement des salariés dans l’île.