Après la multiplication des alertes à la bombe aux quatre coins de La Réunion entre hier, lundi, et ce mardi 31 octobre, deux enquêtes ont été ouvertes, une première par le Service territorial de police judiciaire (STPJ) en zone police, et une autre par la section de recherches en zone gendarmerie.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Des e-mails envoyés aux établissements et à la préfecture
Ces deux "cyber-enquêtes" visent à identifier le ou les auteurs de ces fausses alertes envoyées sous forme d'e-mails, directement aux établissements scolaires pour certains, ou via le formulaire de contact en ligne du site internet de la préfecture pour les autres.
Une traque virtuelle
Avocat en Droit du numérique, Sulliman Omarjee explique que pour retrouver le ou les auteurs, l'autorité judiciaire devrait demander aux opérateurs téléphoniques, la communication de toutes les données trafic, ou données de connexion, dans le cadre d'une réquisition judiciaire. Une traque virtuelle a donc commencé.
Un réseau VPN...
Les premiers éléments de l'enquête laissent à penser que les messages ont été envoyés via l'utilisation d'un VPN, "un réseau privé virtuel" qui permet d'anonymiser la connexion internet d'un utilisateur en masquant son adresse IP, ce numéro d'identification attribué à tout appareil connecté à Internet.
... qui ne rend pas complètement invisible sur internet
Mais comme le rappelle Sulliman Omarjee, les logiciels VPN ne rendent pas totalement invisibles leurs utilisateurs. "Certains croient à tort qu'en utilisant une technologie VPN, on serait totalement anonyme mais c'est absolument faux", explique l'avocat dionysien.
"Si le VPN permet de masquer temporairement l'adresse IP, ça prendra un peu plus de temps mais on remontera tout de même jusqu'à l'identité de l'auteur de ces faux messages, à travers les traces laissées et les données de connection", assure notre interlocuteur.
Deux ans de prison et 30 000 euros d'amende
Pour rappel, d'après le Code pénal, le fait de communiquer ou de divulguer une fausse information dans le but de faire croire qu'une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a été commise est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende.
Et il en est de même lorsque celle-ci conduit à l'intervention inutile des secours.