La dénutrition, maladie grave et silencieuse, touche 12 000 Réunionnais

A la différence de la malnutrition, la dénutrition est une pathologie qui peut avoir de graves conséquences. Les patients qui en souffrent doivent souvent accomplir un difficile parcours pour la surmonter. C’est la cas de Marie, 52 ans, qui témoigne.

La dénutrition est une maladie qui touche 12 000 personnes dans le département. Elle fragilise les défenses naturelles et augmente le risque d’infection. Le malade soufre d’une insuffisance des apports nutritionnels au regard de ses besoins.

Les personnes âgées, les enfants en bas-âge ou encore les personnes hospitalisées sont généralement concernées, mais depuis 2020, les malades du Covid les sont aussi. Depuis 2 ans, la semaine nationale de la dénutrition se tient en novembre.

Dénutrition et malnutrition sont différentes

Les confusions entre dénutrition malnutrition sont fréquentes, selon le Dr Julie Gonneau Lejeune, médecin hospitalier au CHU de La Réunion. La malnutrition est un constat diététique d’une alimentation déséquilibrée. La dénutrition est en revanche une pathologie silencieuse qui tue, explique la spécialiste.

Dénutrition : comment sortir de cette maladie ? ©Réunion la 1ère

 

Une lutte au quotidien

Marie est confrontée à cette problématique. Elle pèse 47 kg pour 1,50 m. D’après son médecin, il lui manque 3 kilos. Pourtant Marie a déjà bien repris. A 52 ans, cette mère de 3 enfants a frôlé la mort. Elle vit sans estomac, dont elle a dû subir l’ablation suite à un ulcère qui a dégénéré en cancer.

Marie lutte quotidiennement contre la dénutrition. " Quand on est créole, on est habituée à bien manger, et là on ne peut pas ", regrette Marie. Le regard des gens n’est pas facile pour elle. " Cela ne se voit pas, mais je suis handicape à plus de 80% ", explique-t-elle.

Pour ne pas perdre de poids, la quinquagénaire doit manger " à chaque instant ", même si elle n’a pas faim.

Son témoignage :

©Réunion la 1ère

 

Réapprendre à vivre autrement

Pendant des années, Marie a été victime de violences conjugales. Rabaissée et frappée par son conjoint, elle a découvert sa maladie un mois après l’avoir quitté. Marie est certaine que le stress a engendré son cancer de l’estomac.

L’absence de cet organe, aujourd’hui, lui provoque de fréquentes nausées et vomissements, mais elle a repris le goût de vivre. Pour elle, le soutien des proches est essentiel pour surmonter les difficultés. Marie devra être suivie par un nutritionniste toute sa vie.