C'est le caviar des tables réunionnaises. Les bichiques font partie intégrante du patrimoine culinaire de l'île. Mais, ces alevins sont de moins en moins présents dans les cours d'eau.
Pour préserver cette ressource, sa pêche est réglementée depuis quatre ans. Mesure phare de cette réglementation, l'arrêt de l'activité pendant six mois afin de renouveler l'espèce.
2023-2024 : 1 800 kg de bichiques
Cette période passée, les pêcheurs reprendront leurs vouves dès ce dimanche 1er septembre et jusqu'au 28 février 2025. Tous espèrent retrouver les alevins en masse dans les cours d'eau cette saison.
Des saisons qui se suivent et se ressemblent ces dernières années. Selon les déclarations de capture obligatoires transmises par les pêcheurs professionnels, le butin serait bien maigre la saison dernière, pas plus de 1 800 kg de bichiques. On est bien loin des dizaines de tonnes pêchées annuellement au siècle dernier.
Des données qui devront être consolidées lors des prochaines saisons, via la mise en place par les services de l’État et leurs partenaires d’un programme global de suivi des populations de bichiques. Ce programme de suivi sera réalisé sur les différentes rivières de l’île permettra de contribuer, en 2025, à la réflexion sur l’évolution de l’arrêté réglementant cette pêche.
Une autorisation de pêche obligatoire
Seuls les pêcheurs déclarés et autorisés par les services de l’État (DEAL ou DMSOI) sont autorisés à pêcher.
Il existe plusieurs options pour demander une autorisation de pêche :
- les pêcheurs amateurs en eau douce (qui achètent une carte de pêche auprès de l’ADAPAEF et une licence auprès de la DEAL), ou les pêcheurs de loisir en rivière (qui ont déclaré leur vouves à la DMSOI) : chaque pêcheur autorisé peut avoir 2 vouves maximum et pêcher 3 kg maximum par jour, pour une consommation stricte au sein du foyer sans aucun droit à la commercialisation
- les pêcheurs professionnels en rivière, qui détiennent un permis de pêche à pied délivré par la DMSOI : chaque pêcheur autorisé peut avoir 4 vouves maximum par pêcheur professionnel. Il a la possibilité de vendre le produit de sa pêche avec des notes de vente
- Les marins pêcheurs professionnels en mer, qui ont fait vérifier leur filet moustiquaire par la DMSOI, sont également autorisés à vendre le produit de leur pêche avec des notes de vente au nom de leur navire.
Des contrôles réguliers
Des contrôles sont mis en place sur l’ensemble des cours d’eau de l’île, afin de vérifier que les pêcheurs sont en règle. Les brigades sont particulièrement attentives au respect des autorisations délivrées, notamment le maintien d’un débit maximal dans le canal libre de la rivière (non pêché), aux pollutions des cours d’eau et aux circuits de commercialisation de cette ressource extrêmement lucrative.
Les bichiques, comme tous les produits de la pêche, ne peuvent être achetés qu’auprès d’un professionnel en règle, qui doit être en capacité de démontrer l’origine de ses produits à l’aide de factures.
Les contrevenants qui mettent la ressource en péril et qui exercent une concurrence déloyale aux professionnels respectueux des règles risquent des amendes pouvant aller jusqu’à 75 000€ et la confiscation de leurs engins de pêche.