Deux conseillers prud'homaux étaient jugés depuis hier jeudi devant le tribunal judiciaire de Saint-Denis pour des faits de corruption passive.
La partie civile les accuse d'avoir été juges et parties, entre 2012 et 2015, en aidant des salariés à monter leur dossier de défense, avec leur syndicat de la CGTR, avant ensuite de siéger pour les mêmes affaires au Conseil des Prud'hommes (CPH) et de rendre des décisions favorables.
Le reportage de Réunion La 1ère :
La défense satisfaite après les réquisitions de relaxe
Mais pour la procureure Véronique Denizot, ces soupçons d'impartialité sont infondés puisque la magistrate a requis la relaxe au deuxième et dernier jour du procès, ce vendredi 26 mai.
"Nous sommes soulagés que le Ministère public a reconnu qu'il n'y avait aucun fait, aucune infraction commise par nos clients. (...) On attend maintenant que le tribunal suive les réquisitions de la procureure", a réagi Me Flora Paraveman à l'issue du procès ce vendredi matin.
Huit ans de procédure
Pour l'avocate, les accusations lancées à l'encontre des deux conseillers sont à placer dans un contexte de tensions au sein de la CGTR. C'est un autre conseiller salarié du syndicat, en litige depuis plusieurs années, qui est à l'origine du courrier de 2015 à l'origine de toute la procédure judiciaire.
Ce dernier avait notamment évoqué dans sa plainte l'engagement demandé aux justiciables qui se tournaient vers la CGTR de reverser 10% des sommes susceptibles d'être accordées par le CPH. Mais les deux conseillers soupçonnés ont toujours nié avoir monté des dossiers ou d'avoir été impartiaux.
La partie civile "sereine"
"A aucun moment, on ne peut faire peser sur deux personnes le fonctionnement d'un syndicat", a plaidé Me Paraveman. "Toute cette machination avait pour but de destabiliser la CGTR dans sa représentation syndicale au Conseil des prud'hommes".
Ce salarié qui est à l'origine de la plainte a voulu "régler des comptes très personnels avec les deux prévenus", assure lui aussi Me Yann Prévost, l'autre avocat de la défense.
"La procureure a requis la relaxe mais elle a également relevé des dysfonctionnements. a pour sa part réagi le bâtonnier Guillaume de Géry, pour la partie civile. Le tribunal n'est pas obligé de suivre les réquisitions du procureur, on est serein et on attend". La décision du tribunal judiciaire sera connue le 9 juin prochain.