"Le support papier c'est pas seulement une vieille habitude c'est le plaisir de découvrir la lecture du journal en ouvrant, en choisissant, en regardant les titres. Donc ça manque !"
Thierry, lecteur du JIR et du Quotidien
Les Réunionnais ne peuvent plus boire leur café en dépliant le journal local depuis plusieurs jours. Après le JIR, c’est au Quotidien de souffrir d’un arrêt total de ses impressions depuis le 25 juillet. La raison ? Il s’agirait de factures impayées à Run Press, son distributeur, dirigé par Carole Chan-Ki-Chune, ancienne PDG du Quotidien. Sur ce point, elle confie au micro d'Ophélie Maraval "je suis la patronne de Run Press, je ne suis plus la patronne du Quotidien, donc je défends les intérêts de mon entreprise". Cependant, elle espère que "ces problèmes de relations commerciales entre un distributeur et son client" n'iront pas jusqu'au tribunal.
Les impressions à l'arrêt
En l’absence de paiement de la part du journal, Run Press a décidé de ne plus assurer sa livraison dans l’île. Les impressions sont également au point mort. Inutile pour le Quotidien d’engager des frais d’imprimerie si celui-ci ne peut pas être distribué.
Ce lundi matin, les salariés du Quotidien ont pu échanger avec Henri Nijdam, le nouveau dirigeant du journal. A l’en croire, il aurait également des choses à reprocher à l’entreprise Run Press, notamment en ce qui concerne les remontées d’encaissement des ventes. Les représentants du personnel restent vigilants et demandent des solutions rapides. Des négociations sont en cours.
Le JIR non distribué depuis trois semaines
De son côté, le JIR n’est plus dans les kiosques depuis le 9 juillet, lâché par son imprimeur. Cela s'expliquerait par un conflit de longue date entre Jacques Tillier, le directeur du JIR et Alfred Chane Pane, directeur d’ICP Roto, imprimeur en situation de monopole à la Réunion.
D’après Jacques Tillier, l’imprimeur ne souhaiterait plus travailler avec le JIR. Le directeur du journal n’hésite pas à parler de « censure ». La cause serait toute autre selon Alfred Chane Pane qui dénonce des impayés et parle d’un JIR « instable financièrement ». Le directeur d’ICP Roto avait consenti de continuer d’imprimer le Journal de L’île durant les dernières législatives afin d’assurer une pluralité de la presse à la Réunion pendant la période électorale. Aujourd’hui, il ne souhaite pas prendre davantage de risque.
"Numérique oui, mais le format papier reste beaucoup plus pratique."
Willy, lecteur du Quotidien
Les deux rédactions continuent pourtant de fonctionner et des versions numériques des journaux continuent d’être éditées en ligne.