La saison des letchis approche, mais la main d’œuvre manque pour la récolte

La saison des letchis s'annonce excellente, mais les casseurs de letchis manquent à l'appel.
Les letchis feront bientôt leur apparition sur les étals des marchés. La saison s’annonce excellente, d’après les producteurs. Le problème, c’est qu’ils ne trouvent pas de main d’œuvre pour la récolte qui doit débuter d'ici moins d'un mois.

Mission accomplie pour les abeilles. Cette année, leur labeur a porté ses fruits. Sur l’exploitation de Marjean Camalon, à Saint-Benoit, les pieds de letchis sont bien chargés, comme partout dans l’île.

La saison s’annonce excellente

" Le climat, le stress de l’hiver bien présent au mois de juillet, ont donné une belle fructification ", explique le producteur. Des pieds chargés, cela signifie que le travail ne va pas manquer. Casser les letchis est un métier fastidieux et dangereux, qui semble ne plus attirer.

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Une main d’œuvre difficile à trouver

Les producteurs sont en effet inquiets : la main d’œuvre vient à manquer pour la récolte. Les anciens qui savaient monter dans les arbres pour cueillir les fruits sont désormais à la retraite, explique Marjean Camalon.

Désormais, les casseurs de letchis ne sont plus nombreux. Un manque de main d’œuvre qui inquiète les producteurs.

On innove, on essaie de mettre des nacelles, on essaie de trouver des solutions mais ce n’est pas évident.

Marjean Camalon, producteur de letchis à Saint-Benoit 

En conséquence, sur une production potentielle de 140 tonnes de letchis, 60 resteront sur les arbres.

Se tourner vers l’extérieur ?

Pour la récolte 50 saisonniers sont nécessaires sur son exploitation. A un mois du début de la cueillette, il a recruté 10 salariés seulement, malgré l’aide de Pôle Emploi.

La Chambre d’Agriculture de La Réunion est consciente de ce problème, qui concerne toutes les filières. Elle met en place des actions pour attirer des ouvriers, mais envisage aussi une autre solution.

En Métropole ce sont les Portugais ou les Polonais qui font tourner les exploitations agricoles, explique Bruno Robert, 1er vice-président de la Chambre d’Agriculture. A La Réunion, pourquoi ne pas imaginer des partenariats avec des pays de la zone, dans le cadre de la coopération régionale, sur des saisons ou sur un certain type de métiers, évoque-t-il.

Une expérimentation comme un électrochoc, sur un territoire pourtant perclus par le chômage.