La septaine de précaution, un nouveau casse-tête pour les entreprises ?

Les chefs d’entreprises sont un peu pris au dépourvu. L’annonce de la septaine de précaution les a pris de court et les informations pour y faire face manquent encore, particulièrement sur le régime qui s’applique aux salariés concernés.

Les personnes revenant de voyage, depuis l’Hexagone ou Mayotte, se voient recommandé depuis hier, lundi 18 janvier, d’effectuer une septaine de précaution. Cela signifie qu’ils sont invités à observer une période d’isolement, à leur domicile ou dans le lieu de leur choix, de 7 jours.

La mesure, annoncée vendredi dernier, tombe un peu comme un cheveu sur la soupe pour les salariés et chefs d’entreprises, qui doivent ainsi s’adapter. Pour certains, le télétravail peut être mis en place, mais pas pour tous. Quand cela n’est pas possible, il faut trouver d’autres solutions.

Pas d’arrêt maladie, mais peut-être de l’activité partielle ?

La septaine de précaution ne donne pas lieu à un arrêt maladie, et les congés ne peuvent être imposés aux salariés. La CPME Réunion a demandé à la Direction du travail et à la préfecture d’étudier la possibilité de placer ces salariés en activité partielle. La ministre du travail a été sollicitée, sa décision reste attendue.

Même son de cloche du côté du MEDEF Réunion. Son président, Didier Fauchard, parle d’une désorganisation des entreprises du fait de l’annonce de la septaine de précaution. Pour lui, personne ne s’est inquiété de savoir où le salarié allait passer sa septaine.

Il estime qu’il existe un vide juridique. " Que proposer à un salarié dès lors qu’il se déclare de retour de voyage et observe une septaine ? ", s’interroge le président du MEDEF Réunion. Didier Fauchard était l'invité du journal de Réunion la 1ère ce mardi 19 janvier.

Septaine de précaution et entreprises ITW Didier Fauchard, président du MEDEF Réunion ©Réunion la 1ère

Les chefs d’entreprise doivent s’adapter

Pour Karine Clain, gérante d’une structure sportive pour enfants depuis 12 ans. Cette semaine, la cheffe d’entreprise a dû refuser 3 enfants qui rentraient de vacances. Un des dix éducateurs sportifs du centre, parti en vacances, va lui aussi devoir jouer le jeu et s’isoler 7 jours.

Dans cette structure, le télétravail est impossible. La patronne va donc devoir remplacer l’éducateur absent. Ce dernier est prestataire, il ne sera donc pas payé durant ces jours de septaine.

Le reportage de Réunion la 1ère.

Septaine de précaution, un casse-tête pour les chefs d’entreprises ? ©Réunion la 1ère