La zoothérapie poursuit son développement sur notre île. À Sainte-Marie, les membres de l’Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh) proposent de la zoothérapie pour les personnes en situation de handicap. À 54 ans, Daniel a pu bénéficier de sa première séance avec la chienne Tora, dressée pour l’accompagner.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
La zoothérapie pour traiter les maux
La zoothérapie, ou thérapie assistée par l’animal, est un programme structuré d’interventions ou de soins qu'un professionnel de la santé ou du social prodigue à son patient, notamment avec l'aide d'un animal. Elle vise à améliorer la santé des personnes souffrant de divers troubles, aussi bien physiques que cognitifs, psychologiques ou sociaux.
Pendant une heure, Daniel a eu une séance de zoothérapie avec Tora. Un moment dont il se souviendra longtemps. Atteint d’un déficit intellectuel, Daniel a tissé des liens avec Tora. Il l’a promené, l’a caressé et lui a même fait quelques gratouilles.
“J’entends son cœur battre, je suis content”, lance Daniel, heureux de participer à cette séance de découverte.
Vaincre ses peurs
La zoothérapie permettrait de vaincre ses peurs, d’exprimer ses émotions ou au contraire de les canaliser. Ce soin alternatif et non-médicamenteux plaît aux malades, selon l’Apajh.
Daniel a une autre approche du chien. De base, il était stressé, il avait le visage fermé et il appréhendait beaucoup. Là, il repart avec le sourire et peut-être avec l’envie de revoir l’animal.
Elodie Etheve - éducatrice sportive à l’Apajh Nord-Est
Des animaux médiateurs
Les animaux sont les médiateurs entre les professionnels et les patients.
La zoothérapie doit toujours se faire par l’intermédiaire d’un animal qui doit être éduqué pour être un médiateur. Le professionnel peut être un thérapeute, un psychologue, un éducateur spécialisé ou encore un ergothérapeute.
François Berger, Président de l’Institut Français de zoothérapie.
Ecoutez l'interview de François Berger sur Réunion La 1ère :
Pour le directeur de l’Apajh Nord-Est, il ne s’agit pas d’accueillir anodinement des chiens, mais bien de travailler en “synergie” avec les animaux, les patients et les professionnels.
“ll faut travailler avec des personnes qui ont réfléchi à cette question, à cette médiation par l’animal et à la zoothérapie. On associe leur travail à celui des réflexions pluridisciplinaires de notre équipe”, précise Simon Claerbout Masserini, directeur de l’Apajh Nord-Est.
La zoothérapie pour lutter contre le harcèlement scolaire
“La zoothérapie peut être utilisée dans quasiment tous les domaines, insiste François Berger. aussi bien en psychiatrie, que pour les personnes âgées et pour les enfants. C’est aussi accessible pour les personnes ayant un handicap mental et pour les jeunes en déficit scolaire”.
Pour lutter “plus efficacement” contre le harcèlement scolaire, le projet “Le chien à l’école” devrait bientôt voir le jour.
Le chien sera toujours avec son maître qui est le professeur des écoles. L’idée est de regarder ce qu’il se passe à l’intérieur des clans où il y a du harcèlement pour trouver des solutions. Avec l’aide d’un animal les élèves sont sensibilisés d’une autre manière.
François Berger, président de l’Institut Français de zoothérapie
La zoothérapie se développe à La Réunion
Le président de l’Institut Français de zoothérapie vient régulièrement dans notre île pour des formations professionnelles dans son domaine.
“Cette formation s’adresse aux professionnels de la santé, du social et de l’enseignement spécialisé. En France, on forme tous les métiers à la zoothérapie. Ici, ça doit être la même chose. En 2022, on a fait une première formation qui a été un succès. Je reviens en juin prochain pour une autre formation”, conclut-il en mettant l’accent sur le fait que “tous les métiers peuvent être formés à la zoothérapie”.