Parmi les filières agricoles qui ont souffert du passage de Belal à La Réunion, l'horticulture. Vents forts, pluies battantes... voilà qui n'est pas bon du tout pour les cultures de fleurs.
D'après les estimations des techniciens de la Chambre d'agriculture qui ont évalué les pertes chez les horticulteurs de l'île au lendemain du passage de Belal, la filière accuse 4,6 millions d'euros de dommages, touchant toutes les régions de l'île.
"Les roses lé avorté"
Danilo Tailamé, horticulteur dans le Sud et président du groupement des producteurs de fleurs péi, en a fait l'expérience. Le vent violent de Belal a soulevé les bâches des serres, offrant les fleurs à la violence des éléments. Les roses qu'il cultivait ont fâné.
"Les roses lé avorté, faut relancer. Si i gagne bâcher peut-être nora pou la fête des mères", dit-il. En revanche, la Saint-Valentin, dans trois semaines, s'annonce compromise.
"Saint-Valentin lé mort"
Danilo Tailamé, horticulteur et président du groupement des producteurs de fleurs péi
Recours à l'importation
Dans ce contexte, une chose est certaine : les roses de la Saint-Valentin reposeront cette année en majeure partie sur l'importation. Danilo estime ainsi qu'"entre 500 000 et un million de tiges" devront être importées dans les prochaines semaines pour compenser les pertes de roses péi.
Globalement, l'importation annuelle de roses du Kenya s'élève à 3 millions de roses, selon Danilo. "Pou nou lé pa bon parce que nou essaye de met' en place une production locale", soupire l'horticulteur.
Des commandes de roses anticipées
Voilà qui se confirme chez cette fleuriste de la Rivière Saint-Louis. "Nou compte beaucoup su l'import, parce que c'est un gros souci avec ces périodes cycloniques", dit Anne-Laure Payet, espérant qu'il n'y ait pas de problème de fret aérien, seule chose qui pourrait empêcher ces roses de l'extérieur de finir dans ses bouquets pour le 14 février. Elle prévoit de mettre sur le marché un millier de roses pour cette occasion.
Toujours est-il que ceux qui n'avaient pas anticipé les dommages du cyclone sur les roses péi auront plus de mal à s'approvisionner au dernier moment. "Ma la commencé à passer les commandes début janvier, parce que na énormément de demandes, plus tôt les commandes sont passées mieux c'est", assure la fleuriste. Le cas échéant, il faudra se contenter des quelques fleurs péi que Belal aura épargné.