L’usage de l’herbicide prolongé pour dix années supplémentaires, alors que celui-ci devait prendre fin au 15 décembre 2023. Faute d’entente entre les 27 pays membres, la commission a tranché : le produit pourra être utilisé dans l’agriculture jusqu’en 2033.
La substance chimique qui entre dans la fabrication d’herbicides sert à tuer les mauvaises herbes. Mais depuis 2015, elle est à l’origine d’une controverse, déclarée par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) "probablement cancérigène pour l’être humain".
La Réunion, grande consommatrice de glyphosate
La Réunion serait le deuxième territoire à utiliser le plus de glyphosate en France.
L'association Générations Futures a publié en 2018, plusieurs cartes des ventes de pesticides par hectare de Surface Agricole Utile (SAU) en France, par départements. Elle décernait des "Glyph'Awards" aux départements les plus pollueurs.
Les lauréats étaient le Vaucluse (1,25 kg/ha), la Réunion (1,24 kg/ha), la Martinique (1,14 kg/ha), la Gironde (1,03 kg/ha) et l'Aube (1,01 kg/ha).
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Les réunionnais testés positifs au glyphosate
100 % des volontaires ont été testés positifs au glyphosate, selon les résultats de la campagne Glyphotest Réunion lancée par l’association Oasis Réunion en 2019.
"On relève des taux de glyphosate de 20 à 30 fois supérieurs aux normes autorisées par l’OMS pour l’eau potable", selon l’association qui se bat pour une île sans pesticides.
"Ca fait très mal, on sait que c’est criminel parce que des gens meurent à cause du glyphosate, des enfants qui ne sont pas encore nés sont atteints de maladies et les cancers augmentent, même les agriculteurs ils en meurent ", dit Yvette Duchemann, Co-porte parole d’Oasis Réunion.
Elle rappelle que l’association avait écrit à ce propos au président de la République il y quelques années et regrette que la France se soit abstenue de voter ce 16 novembre à Bruxelles. En 2017, Emmanuel Macron avait pourtant promis de sortir le glyphosate de l’agriculture française.
"On est obligé d'en mettre faute de main d'oeuvre"
Ce vendredi, c'est jour de marché forain dans le quartier des Camélias, les maraichers viennent d'un peu partout dans l'île pour vendre leurs productions.
L’un d’entre-deux n'hésite pas à reconnaitre qu’il utilise le pesticide parce qu’il n’a pas de main d’œuvre pour désherber. " On est obligé au moins une fois dans l’année après on désherbe manuellement avec la débrouilleuse ". Les gens doivent comprendre qu'on est les premiers impactés car c'est nous qui épendons les produits ".
Un autre en revanche est fier de ne pas en utiliser du tout. "Pour les plantes, la santé et pour mon sol c’est mieux c’est moins de production mais pour la qualité c’est meilleur. Mon sol ça fait plus de 40 ans et ça produit toujours, les clients reviennent à cause de ça".
Les consommateurs à la recherche de produits sains
Un consommateur venu avec sa mère, dit lui poser des questions car il veut savoir ce qu’il mange.
Un autre dit faire attention à la provenance des produits, " je vais aller en priorité prendre mes fruits et légumes chez ceux qui font attention à ce qu’ils mettent dans leurs champs " termine t-il.