Le happening de la FBTP pour alerter sur le risque d'effondrement de la filière du BTP à La Réunion

Le happening de la FRBTP pour alerter sur le risque d'effondrement de la filière.
Si rien n’est fait, le secteur BTP de La Réunion pourrait perdre jusqu’à 10 000 emplois sur les 20 000 qu’elle compte actuellement. Face à l’inefficacité du dialogue, la FRBTP pousse un énième cri d’alerte.

Un mur de parpaings qui s’effondre, voici la projection de la situation de la filière du BTP actuellement. La Fédération Réunionnaise du Bâtiment et des Travaux Publics a organisé un happening, ce jeudi 15 septembre, pour pousser un nouveau cri d’alerte.

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Le secteur du bâtiment est en crise. La FRBTP tire la sonnette d'alarme

De nombreuses alertes et un dialogue inefficace

Les blocs qui dégringolent simulent ainsi le risque d’un effondrement de la filière, si les alertes récurrentes lancées depuis plusieurs mois ne sont pas prises en compte. Face à l’inefficacité du dialogue, la FRBTP a donc décidé de changer de formule, en "bâtissant".

On est des bâtisseurs, on est des employeurs responsables, on est résilients, mais on arrive à la limite d’un modèle.

Anthony Lebon, président de la FRBTP 

Le syndicat veut notamment sensibiliser le conseiller du ministre et tous les acteurs du BTP à nombreuses difficultés qui s’accumulent depuis 2019. Le 29 août dernier, le président et les administrateurs de la FRBTP ont été reçus par la directrice de cabinet du préfet de La Réunion pour déposer une motion demandant "l’entrée en compétitivité" dans le secteur du BTP.

Anthony Lebon, le président de la Fédération Réunionnaise du Bâtiment et des Travaux Publics.

Des difficultés qui s’accumulent et des surcoûts portés par les entreprises

Chacune figure sur un parpaing, ainsi "accumulation des normes", "augmentation des charges", "hausse du prix des matériaux" ou encore "durcissement de la réglementation" sont ainsi inscrites en rouge.

Le happening de la FRBTP pour alerter sur le risque d'effondrement de la filière.

" Très concrètement sur 50 millions de surcoût, ce sont les entreprises qui ont assumé 97% - 98% ", explique le président de la FRBTP. Anthony Lebon déplore le fait que les maitres d’ouvrage, les collectivités, les privés, les publics disent eux-aussi ne pas pouvoir partager les surcoûts.

Une position qui n’est pas conforme à la directive ministérielle et aux relais du préfet, indique Anthony Lebon.

On peut entendre, mais ce n’est pas à nous de servir d’amortisseur.

Anthony Lebon, président de la FRBTP 

A terme, la filière pourrait subir de nombreux licenciements. Sur 20 000 emplois dans le BTP à La Réunion, 10 000 pourraient disparaître d’ici quelques années si la situation perdure.