C’est un temps mort qui a déjà trop duré pour les clubs sportifs réunionnais. Sports collectifs et de combat sont à l’arrêt, les autres disciplines sont privées de compétitions, mais autorisées à s’entraîner sous conditions. Une situation qui ne semble pas prête d’évoluer.
Compétitions, rencontres et manifestations sportives sont interdites pour toutes les disciplines depuis le 17 février dernier, dans les infrastructures sportives dédiées et à l’extérieur. La pratique des sports collectifs et de combat l’est complètement.
Le 24 février, alors qu’un couvre-feu est instauré de 22h à 5h, la pratique de la danse, générant des contacts entre les participants, est aussi interdite. Depuis le vendredi 5 mars, le couvre-feu s’applique de 18h à 5h, compliquant un peu plus encore la pratique sportive.
Entraînements maintenus selon des protocoles sanitaires exigeants
Ces décisions ont été prises par le préfet de La Réunion pour lutter contre la propagation du coronavirus dans le département, et elles ne sont pas anodines. Adultes et jeunes se voient fortement entravés dans leur pratique, les clubs ont été contraints de s’adapter en appliquant des protocoles sanitaires toujours plus exigeants.
Les entraînements ont en effet pu être maintenus, exceptés pour les sports collectifs et de combat, mais dans le respect de la distanciation de deux mètres entre les pratiquants et sans contact. L’application des protocoles nécessite d’ailleurs de former du personnel, des référents doivent ainsi transmettre les bonnes pratiques et s’assurer de leur respect.
Les sportifs de haut niveau bénéficient cependant d’une dérogation, les équipements sportifs leur sont notamment accessibles jusqu’à 20h, soit au-delà de l’heure d’entrée en vigueur du couvre-feu.
" Mois de mars sacrifié "
Vendredi 12 mars, les membres du CROS ont rencontré des représentants de la préfecture, de l’Agence Régionale de Santé et de la Délégation Régionale Académique à la Jeunesse, à l’Engagement et aux Sports.
Compte-tenu de la situation sanitaire " très fragile ", la directrice de cabinet du préfet a indiqué que le couvre-feu risquait d’être reconduit au-delà du 21 mars, évoquant un " mois de mars sacrifié ". Un couvre-feu qui complique considérablement la pratique du sport.
De plus, l’interdiction de la pratique des sports collectifs et de combat est maintenue, tout comme celle des compétitions, rencontres et manifestations dans les autres disciplines, à l’exception des sportifs de haut niveau.
Statu quo
Les protocoles des Fédérations sont toujours en vigueur. Des protocoles, dont la bonne application est reconnue par l’ARS, qui souligne qu’il n’existe pas de cluster avéré dans le milieu sportif. Des protocoles qui restent cependant lourds pour les clubs.
Contrairement à la métropole, les infrastructures, comme les gymnases, restent ouvertes. Les mesures sont ainsi allégées à La Réunion, permettant de continuer une pratique d’activité physique ou sportive.
Malgré cela, les associations sportives, clubs et ligues manquent de perspectives et déplorent les effets négatifs de ces interdictions sur la santé mentale et physique des jeunes, et des adultes. Et la situation ne semble pas prête d’évoluer, a fortiori si le couvre-feu est prolongé au-delà du dimanche 21 mars.