Membres du Parti Communiste Réunionnais, personnalités et anonymes se sont retrouvés ce vendredi 12 novembre au cimetière paysager du Port pour rendre hommage à Paul Vergès. Décédé il y a 5 ans, jour pour jour, à l’âge de 91 ans, il était une des grandes figures politiques locales.
Paul Vergès "le visionnaire"
Fondateur du Parti Communiste Réunionnais, Paul Vergès aura marqué la vie politique réunionnaise durant plus d’un demi-siècle. Le Réunionnais a mené de nombreux combats, durant la seconde guerre mondiale notamment, mais aussi la défense des planteurs et ouvriers des usines de sucre, l’autonomie de La Réunion et plus tard la lutte contre le réchauffement climatique.
Un sujet dont il a très tôt évoqué les problématiques. Fervent défenseur de l’identité de l’île, il était appelé "le visionnaire". Il a mis en place l’Agence régionale de l’énergie de La Réunion alors qu’il était président de Région. Paul Vergès présidait également l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique en France, poursuivant ce combat au Parlement Européen en 2004.
Acteur majeur de la vie politique réunionnaise
C’est à l’âge de 21 ans qu’il occupe son premier mandat électif en 1955, en devenant conseiller général de Saint-Paul. Déjà engagé contre le colonialisme avec son père, député, Paul Vergès n’est alors pas inconnu des Réunionnais.
En 1959, il fonde le Parti Communiste Réunionnais, et dessine ainsi la ligne de conduite qui sera la sienne jusqu’en 1981, à savoir l’autonomie de La Réunion. Une position qui marquera la bipolarisation de la vie politique réunionnaise.
Elu maire du Port en 1971, il est également élu député de La Réunion par deux fois, en 1983 et 1993. Il est ensuite sénateur en 1996, puis président de la Région Réunion en 1998 et 2004. Il y défend nommant l’objectif de l’autonomie énergétique de l’île d’ici 2025. Enfin, il sera élu député européen en 2004.
Paul Vergès et la justice
D’abord en 1946, lors de la campagne électorale pour l’élection de son père Raymond Vergès, Paul Vergès devra faire face à la justice. Alexis de Villeneuve est assassiné par balle lors d’un meeting rue de Paris, à Saint-Denis. Paul Vergès est jugé une première fois et condamné pour avoir " volontairement porté des coups et fait des blessures à Alexis de Villeneuve […] sans intention de donner la mort ". Il sera ensuite amnistié.
Fin juillet 1966, Paul Vergès se constitue prisonnier, après 28 mois de cavale. Ses articles dans "Témoignages" contre la guerre d’Algérie et sur la politique à La Réunion lui avaient valu une condamnation pour diffamation et pour " atteinte à l’intégrité du territoire ". Transféré à Paris, il bénéficiera d’une ordonnance de non-lieu de la Cour de Sureté de l’Etat.