Le plan ORSEC souterrain déclenché pour la première fois dans le tunnel de lave de 2004

Certains ont pu croire à un nouvel exercice, mais il s'agissait bien d'une authentique mission de sauvetage. Ce lundi 28 octobre, vers 15h30, les secours sont alertés par un guide professionnel effectuant avec des clients la visite du tunnel de lave de la coulée de 2004,  sur la commune de Sainte-Rose entre Bois Blanc et Le Tremblet.

À 150 mètres de l'entrée

Une des participantes, âgée de 56 ans, vient de se blesser sérieusement au genou en chutant alors que le groupe se trouvait déjà bien avancé dans le couloir de lave, à 150 mètres environ de l'entrée de la cavité.

Ce tunnel, comportant quelques passages à franchir en position courbée ou à plat ventre, présente certaines difficultés d'accès pour les secours.

Aussi, après évaluation de la situation par le centre 15, le service départemental d'incendie et de secours (SDIS) et le groupement de gendarmerie, il est convenu de déclencher le plan ORSEC en milieu souterrain.

Une première à La Réunion, qui va supposer l'engagement du Groupe d'intervention en milieu périlleux (GRIMP) du SDIS, soit dix pompiers spécialement formés, ainsi que de dix civils du Spéléo secours français. 

Délicat brancardage

La victime, qui souffre d'un déboîtement de la rotule, doit en effet être brancardée depuis l'intérieur de ce tunnel réputé être le plus beau de La Réunion. Un milieu géologique fragile, comportant des stalactites volcaniques et autres plafonds chocolatés qu'il convient d'essayer de préserver au maximum.

La délicate intervention va ainsi durer près de cinq heures, durant lesquelles les secouristes se relaient pour porter le brancard. La victime est extraite du tunnel vers 18h45, puis prise en charge par un infirmier sapeur-pompier. Elle sera évacuée vers un centre hospitalier à bord d'un véhicule de secours et d'assistance aux victimes (VSAV) du SDIS.

Réalisé avec succès, il s'agit du premier secours d'importance en tunnel de lave à La Réunion. Un dernier exercice d'ampleur sur celui de 2007, tout récemment ouvert au public, avait justement eu lieu le 4 octobre dernier, mobilisant une soixantaine de personnes.