Le policier acquitté dans l’affaire du tir de LBD au Port

Cour d'appel de Saint-Denis
Le verdict est tombé dans le très attendu procès du policier de la BAC, accusé d'avoir éborgné un jeune portois de 16 ans lors d'une nuit d'émeute en février 2014. L'adolescent avait été atteint par un tir de LBD. Ce matin, l’avocat général avait requis quatre ans avec sursis requis contre le gardien de la paix. Il a finalement été acquitté en début d’après-midi par la cour criminelle de Saint-Denis

Neuf ans plus tard, le gardien de la paix Philippe Payet et Steeve Chafi se retrouvaient à nouveau face à face. Cette fois-ci dans un tout autre contexte, à la Cour criminelle de Saint-Denis.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

Le policier accusé d’avoir éborgné un jeune portois en 2014 avec un tir de LBD, a été acquitté par la Cour Criminelle

Acquitté au bénéfice du doute

Le verdict était attendu lors de ce troisième jour de procès. Il est tombé dans l’après-midi. Le gardien de la paix Philippe Payet qui comparaissait devant la cour criminelle depuis mercredi, a été acquitté au bénéfice du doute. Il était mis en cause dans l’affaire du tir de LBD (lanceur de balles de défense) qui avait éborgné le jeune Steeve Chafi, 16 ans, au Port dans la nuit du 1er au 2 février 2014. “Mon client a appris cette décision avec un œil rempli de souffrance, de tristesse. L’acquittement a été retenu au bénéfice du doute, tout en sachant que la cour a reconnu les violences, a annoncé Maître Hoarau, l’avocat de l’accusé, à la suite du procès. Ne pouvant pas qualifier à nouveau les faits, la cour criminelle n’a pas statué sur les demandes de dommage et intérêt de mon client. Il me reste donc à attendre la position du parquet pour savoir s’il y aura une audience d’appel ou pas”, a conclu l’avocat.

“Mon client a appris cette décision avec un œil rempli de souffrance, de tristesse"

Maître Hoarau, avocat de la partie civile

C’est une décision légitime

Hier, lors du deuxième jour de procès, le policier a reconnu avoir eu recours à un tir de LBD pour disperser les émeutiers 9 ans plus tôt. Mais il conteste avoir touché la victime à la tête. Interrogé pour violences par personne dépositaire de l'autorité publique suivie d'une mutilation, il évoque un “tir réflexe”, à l’instar de ses deux collègues qui eux aussi ont tiré au LBD cette nuit-là. “Il a raté sa cible, il a tapé le poteau. Balistiquement, il n’est pas possible que son tir ait causé cette blessure”, a constaté ce matin Maître Laurent-Franck, avocat de l’accusé. 

Un tir qui entraîne la perte définitive de l’usage de son œil droit à Steeve Chafi. “C’est une décision légitime qui s'imposait”, a déclaré Maître Laurent-Franck, avocat de l’accusé, à l'issue du verdict. “S’ils avaient condamné mon client, ils auraient ajouté une injustice supplémentaire à celle qu’a subie Steeve Chafi”.

L’avocat de l’accusé a confirmé que le gardien de la paix continuera à “servir le pays, la loi, et protéger les autres. Il a conscience de sa faute, mais maintenant il va pouvoir se reconstruire”, conclut-il.