Accablé par les difficultés financières, le Quotidien de La Réunion a été placé en liquidation-cession début octobre 2023 dans l’attente d’un repreneur. Ce mercredi 3 avril, le tribunal de commerce de Saint-Denis fera connaître sa décision. La juridiction a le choix entre deux offres de reprise et la liquidation sèche. Les salariés, eux, se sont prononcés en faveur du mieux-disant, l’offre de Media Capital Réunion, quand celle d’ICP Roto suscite une levée de bouclier.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère:
ICP Roto : une offre de reprise sans les journalistes
Portée par le binôme constitué de l’imprimeur Alfred Chane-Pane et du fondateur de Zinfos974 Pierrot Dupuy, l’offre d’ICP Roto prévoit de licencier 80 % du personnel dont la totalité des journalistes. Pour SNJ-Solidaires, cette proposition relève d’une « casse sociale massive ». Le syndicat redoute que les plumes aguerries du journal crée en 1976 soient remplacées, à moindre coût, par des jeunes diplômés des écoles de journalisme. Autre crainte, celle d’une fusion-absorption avec la rédaction de Zinfos974, rapprochement au sujet duquel Alfred Chane-Pane et Pierrot Dupuy semblent avoir des intentions contraires.
Media Capital Réunion : 55% du personnel sauvés mais des zones d’ombres
En face, Henri Nijdam (Media Capital) propose de reprendre 12 employés de presse et cadres et 15 journalistes mais sans secrétaires de rédaction, photographes et rédacteurs en chef . Cela représenterait une porte de sortie pour 55 % du personnel, ce qui aux yeux du SNJ-Solidaires « reste nettement insuffisant pour faire tourner le journal et fournir une information de qualité et de proximité ». Le syndicat déplore par ailleurs la persistance de zones d’ombres sur l’actionnariat, la gouvernance et l’organisation du journal.
Le journaliste Stéphane Fontaine était l'invité du 12h30 :
Les journalistes du Quotidien inquiets pour leur avenir , l'interview de Stéphane Fontaine
Une action devant le tribunal de commerce ce mardi soir
Dans ce contexte, les journalistes ont décidé de faire entendre leur voix et de défendre leur dignité. Ils camperont devant le tribunal de commerce de Champ-Fleuri à partir du mardi 2 avril à 18 heures et jusqu’à l’annonce du délibéré mercredi. Tous leurs amis, soutiens, lecteurs attachés à une information de qualité et citoyens soucieux de la liberté de la presse sont invités à venir les rencontrer sur place.