Le Syndicat Mixte des Transports de La Réunion devient Ile de La Réunion Mobilités

Le syndicat mixte des Transports de la Réunion regroupe la Région Réunion, le Département et les cinq communautés d’agglomération de l'île
Pour ses dix ans d'existence, le Syndicat Mixte des Transports de La Réunion devient Ile de La Réunion Mobilités. Un changement signe d'une nouvelle dynamique pour sa gouvernance qui dévoile notamment deux applications visant à encourager l'usage des transports en commun.

Fondé en 2013, le Syndicat Mixte des Transports de La Réunion (SMTR) change de nom pour devenir Ile de La Réunion Mobilités. Une nouvelle identité voulue par la nouvelle gouvernance qui dresse le bilan de ces dix dernières années.

Omar Issop, son directeur général des services, revient principalement sur la création de la carte Réuni'Pass, un titre de transport gratuit destiné aux séniors, aux personnes à mobilité réduite ainsi qu'aux étudiants. Elle bénéficie aujourd'hui à plus de 58 000 Réunionnais alors qu'en 2015, ils n'étaient que 7 700 abonnés.

Une application pour mieux se déplacer

"C'est un bilan qui nous amène aujourd'hui à rêver plus grand", lance Patrice Boulevart, le président de la structure par ailleurs délégué aux Mobilités durables à la Région Réunion.

Ce dernier dévoile notamment le développement en cours de l'application "MaaS" pour "Mobility as a Service" ou "mobilité servicielle" en français.

Un outil qui doit "permettre aux Réunionnais d'avoir facilement accès à toute l'information de transport interopérable sur le territoire pour aller facilement d'un point A à un point B, et connaitre par exemple s'il faut prendre un Car jaune, un Citalis ou un Estival".

Sécuriser les déplacements en transports publics

L'Ile de La Réunion Mobilités a également présenté l'application "Umay" qui est, elle, destinée à "sécuriser les déplacement en transports publics". Il s'agit là de lutter contre le harcèlement et les agressions dans les transports en commun de l'île.

"L'application permettra de faire des signalements et de trouver des "safe place"", comprenez des zones sécurisées.

Les utilisateurs de l'application pourront eux mêmes faire remonter les problèmes rencontrés dans les transports et chaque signalement sera remonté en temps réel aux agents chargés de la sécurité. Umay permettra ainsi de "cartographier l'insécurité" grâce aux données qui seront traitées par l'Observatoire de la sécurité dans les transports publics et les espaces transports. 

La maintenance annuelle du téléphérique Papang a lieu jusqu'au 20 janvier

L'exemple du Papang

Pour convaincre davantage de Réunionnais à utiliser les transports en commun, L'Ile de La Réunion Mobilités mise sur une "harmonisation des politiques de mobilités".

Vice-président en charge des Mobilités à la Cinor, Jean-Pierre Marchau cite l'exemple du téléphérique Papang. "En 18 mois, il y a eu 2,3 millions de passagers, parmi lesquels on retroue des employés, des étudiants ou encore des lycéens. Cela veut dire que les Réunionnais sont prêts à prendre les transports en commun si ceux-ci sont sécurisés, fiables, efficients et nouveaux", défend l'élu. 

Le rapport au vitriol de la Chambre régionale des comptes

Une nouvelle identité, une nouvelle feuille de route pour repartir sur de nouvelles bases. Reste que, pour rappel, la Chambre régionale des comptes a dressé un bilan moins enthousiaste du travail réalisé jusqu'à présent.

Dans un rapport publié en mars 2022, les magistrats avaient conclu que, sur la période de 2015 à 2021, le SMTR avait été incapable d’accomplir la mission pour laquelle il a été créé, à savoir "l'organisation d'une connexion cohérente de tous les réseaux, tant au niveau des trajets que du prix des billets".

Une renaissance

La Chambre des comptes n'avait pas mâché ses mots : très peu d'actions réalisées, aucun projet fédérateur, une gouvernance paralysée par manque de concertation entre élus, et cela malgré la mobilisation d'un budget annuel de 1,7 million d'euros.

Nommé à la tête de la de la structure depuis le changement de majorité à la Région, Patrice Boulevart avait alors fait part de sa volonté de "relancer le processus de définition des missions du SMTR".