Le thon albacore de l'océan Indien menacé de disparition par la surpêche

Les thoniers senneurs captures les thons et les bonites sans distinction. Ici, une bonite à ventre rayé dite bonite "kalou" en créole
Le thon de l'océan Indien est victime de surpêche. L'arrivée massive de thoniers senneurs dans la zone a raison de la ressource. Au rythme actuel, le point de non retour pour l'albacore serait atteint dès 2017.
L'albacore, plus connu à La Réunion sous le nom de thon jaune, va-t-il disparaître des étales des poissonniers de l'île ?
Cette question très sérieuse est posée dans un article du Monde publié ce jeudi 21 Avril 2016.
Une journaliste du célèbre quotidien suit la campagne de Greenpeace destinée à évaluer la ressource thonière dans l'océan Indien et plus particulièrement dans le canal du Mozambique, à proximité de Mayotte et des Seychelles.
Le premier bilan est alarmant. La population "d'albac" (Ndlr : diminutif pour albacore) est sur-exploitée à 94%. Si rien ne change, le point de non retour sera atteint en 2017. En clair, ce thon tropical disparaîtra des eaux de l'océan Indien.
 
La Commission Thonière de l'Océan Indien réunit à Saint-Denis fin Mai
 
Ce n'est pas un hasard, si Greenpeace a décidé de tirer la sonnette d'alarme ce mois d'Avril 2016. Fin Mai du 23 au 27 la Commission Thonière de l'Océan Indien (CTOI) se réunira à Saint-Denis de La Réunion. Des représentants de l'Espagne, des Maldives, de la France, de l'Indonésie, d'Iran, du Sri-Lanka, des Seychelles, de Taïwan et du Japon disposeront de quatre jours pour se mettre d'accord et sauver la ressource.
En 2015, ces pays avaient retenu le principe de ne plus mettre à l'eau de DCP (Dispositif de Concentration de Poissons) qui s'éclairent la nuit.
Cette fois, les organisations non-gouvernementales demandent à l'Europe de réduire les quotas de capture de thons et les marlins de 20% et d'interdire de pêche pendant un mois par an, au moins, les bateaux de plus de 9 mètres.
 
Petit Navire s'engage pour la sauvegarde du thon de l'océan Indien
 
Le Fonds mondial pour la nature (WWF) s'est emparé du dossier. Une trentaine d'acteurs du secteur viennent de prendre des engagements pour sauver l'albacore. Parmi eux, le patron de Petit Navire qui s'engage à réduire sa production de boîte de thons issus de la zone océan Indien de 20% dans les trois ans, soit 15 millions de boîtes de moins.
Par ailleurs, les défenseurs de la nature mettent en cause les DCP des thoniers senneurs, pas les DCP destinés aux artisans pêcheurs de La Réunion qui sont les premiers à avoir constaté une raréfaction de la ressource et en sont les premières victimes...