Ce vendredi 22 mars 2024 est décidément jour de revendication pour les professions du social. Après les personnels des foyers départementaux de l'enfance ce matin, cet après-midi, les assistants sociaux et conseillers techniques de service social de l'Education nationale.
Ces professionnels sont en grève partout en France ce vendredi. La mobilisation nationale se traduit d'un côté par une manifestation à Paris, devant le ministère de l'Education, mais aussi en outre-mer, par une action symbolique devant les rectorats d'académie.
Une trentaine de personnes devant le rectorat
A Saint-Denis ce début d'après-midi, une trentaine d'assistants sociaux de l'Education, sur les 80 et quelques de l'académie Réunion, sont ainsi venus réclamer audience au recteur Pierre-François Mourier.
Quelque 80 postes sur l'académie
Parmi les revendications, la principale est celle de la création de postes supplémentaires dans les établissements scolaires. A l'échelle de l'académie, c'est une dizaine de postes que les syndicats réclament à court terme, pour s'ajouter aux 74 postes d'assistants et 8 postes de conseillers techniques de service social déjà existants dans le second degré.
Il faudrait doubler les effectifs actuels pour que chaque établissement du secondaire soient dotés d'un assistant de service social. Mais dans l'idéal, les effectifs devraient être multipliés par 10, afin de pouvoir faire intégrer un assistant social pour chaque établissement du 1er degré.
Des professionnels en première ligne face aux difficultés sociales des élèves
Les assistants de service social de l'Education nationale sollicitent également une revalorisation salariale, alors qu'ils se retrouvent en première ligne face à une "situation sociale explosive", marquée par les violences intrafamiliales et le harcèlement scolaire, pourtant annoncée comme "grande cause nationale" selon le Premier ministre. Dans cette crise, ils se demandent où est la reconnaissance de leur rôle.
"Aujourd'hui il est vraiment difficile pour nous de faire notre travail correctement. Or, on pense que le service social en faveur des élèves, c'est un des derniers services sociaux de proximité. Il est important est nécessaire qu'il soit fort, pour la population réunionnaise"
Fanny Marty, co-secrétaire académique du SNUAS-FP FSU
"On nous oublie dans tous les textes, tous les discours"
Rachel, assistante de service social dans un lycée de l'Ouest, estime que la profession est "très peu reconnue et très peu visible" en France. "Nous sommes 2 000 pour couvrir l'ensemble du pays. On demande 22 000 postes, pour que le 1er degré, écoles primaires et maternelles, soit aussi doté d'un service social", réclame-t-elle. Actuellement, les assistants et conseillers techniques de service social ne sont présents que dans les collèges et lycées, avec des expérimentations à la marge dans le 1er degré.
"Arrêtez d'oublier les compétences du service social. (...) Nous sommes experts sur la prise en charge du mal-être de l'enfant, du harcèlement, et on nous oublie dans tous les textes, dans tous les discours. Nous avons un métier, une formation, des compétences. Nous sommes à ce jour le seul personnel de l'établissement à faire une expertise globale et à aider l'élève à aller au bout de son projet"
Rachel, assistante de service social dans un lycée de l'Ouest
Un recteur à l'écoute
Reçue par Pierre-François Mourier, la délégation du FSU UNSA disait n'avoir eu aucune réponse concrète pour le moment, bien qu'elle explique avoir été écoutée et entendue par un recteur "ouvert à la discussion". Ce dernier leur a seulement indiqué qu'il les soutiendrait auprès de l'exécutif sur les moyens supplémentaires demandés.
"On a vraiment senti que nous avions été entendus, par rapport à un contexte compliqué au niveau des assistants de service social. Le recteur nous a dit qu'il allait nous aider à relayer nos revendications", souligne Fanny Marty, co-secrétaire académique du SNUAS-FP (Syndicat national unitaire des assistants sociaux de la fonction publique) FSU.