Lundi matin à Ikongo, district du Sud-Est de la Grande île, les gendarmes malgaches ont tiré dans une foule de manifestants voulant se faire justice. Ils exigeaient que les militaires leur remettent un présumé meurtrier, kidnappeur d’enfant albinos.
Les militaires ont tenté de dissuader la foule de s’approcher. Le commandant de la brigade a négocié avec les responsables de cette manifestation, mais sans succès. Après plusieurs avertissements et des tirs de sommation, les militaires ont baissé leurs armes et tiré en direction des personnes qui avaient franchi le périmètre de sécurité. Le bilan s’est alourdi. Mardi soir, on comptabilisait 19 décès et 21 blessés graves.
Depuis, lundi soir, la tension dans la région est extrême. La population pleure ses morts, mais une fois les funérailles passées, qu’elle sera la réaction des familles ?
Des renforts dépêchés sur place
Le ministre de la Défense nationale, le général Richard Rakotonirina s’est rendu sur place pour tenter de ramener le calme. Il doit rencontrer les responsables locaux : "À propos de l’insécurité", écrit 2424.mg.
Mission compliquée ! Lundi soir, après le drame devant la gendarmerie, la population s’est rendue au centre pénitentiaire pour libérer les détenus, nous apprend Midi-Madagascar : "Les gardes pénitentiaires avec leur famille se sont retirés de la ville d’Ikongo pour se rendre dans les villes les plus proches, ce qui a facilité l’évasion des détenus. 200 prisonniers ont quitté les lieux, certains ont rejoint leur famille, d’autres sont portés disparus."
Afin de prévenir un regain de tension, des renforts sont arrivés de Manakara. Ces nouveaux effectifs ont pour mission de ramener le calme, lutter contre l’insécurité grandissante dans la région, retrouver les détenus « libérés » et renouer le dialogue avec les villageois.