Une 4ème année d’internat pour la médecine générale dans les déserts médicaux, telle est la volonté du gouvernement. Cette mesure prévoit d’envoyer les internes en médecine générale pour une année dans les zones « sous-dense », explique Nicolas Kwai Pun, interne au CHOR.
Du côté des internes, la crainte est de se retrouver seul dans les cabinets au lieu d’être encadré par un médecin formateur, un Maître de Stage Universitaire.
Mobilisation nationale relayée à La Réunion
Opposés à cette proposition de loi, les internes de médecine de La Réunion se mobilisent ce vendredi 14 octobre. A 14h, une trentaine d’entre eux a manifesté devant le CHU de Bellepierre dans le cadre de la mobilisation nationale des internes.
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" Laisser seuls les internes n’est pas une solution adéquate "
Les internes craignent un défaut d’accompagnement lors de cette dernière année de formation. En 8ème année de médecine, interne en médecine générale, Lilou Pedrazzoli doit terminer ses études dans un an. Si elle n’est pas opposée à l’ajout d’une année, elle s’inquiète de l’ajout d’une 4ème année.
Pour elle, le problème se pose sur les conditions d’exercice de cette dernière année. Il serait ainsi imposer de la faire en zone sous-dense, sans l’encadrement suffisant du fait du manque de médecins encadrants.
Déserts médicaux, une problématique de santé publique
Selon le Syndicat des Internes de l’Océan Indien, cette mesure est " une honte et n’est qu’un pansement sur un problème bien plus large ". Il estime en effet que les déserts médicaux sont avant tout des zones délaissées par le gouvernement, sans service public, sans activité économique et sans école.
Cette loi a été pensée pour un besoin de santé publique et non pas pour améliorer la formation des internes en médecine.
Nicolas Kwai Pun, interne au CHOR
Les syndicats d’internes lance un appel aux députés pour lutter contre ce projet de loi.
Augmenter le nombre de médecins en France
Cette médecine ne prévoit en revanche pas d’augmenter le nombre de médecin en France, alors qu’elle intervient pour répondre au manque de médecin sur l’ensemble du territoire national, insiste Nicolas Kwai Pun.
L’objectif est de " réveiller tous les professionnels de santé pour garantir un accès aux soins à tout le monde ", indique l’interne en médecine.