Les natifs de La Réunion quittent moins souvent leur région natale que les Antillais, Guyanais et Mahorais. Les jeunes ultramarins partent principalement pour la poursuite des études ou la recherche d’un emploi. Les retours dans la région natale se font autour de la trentaine.
Une étude publiée ce lundi 19 avril par l’Insee indique que les natifs d’outre-mer sont particulièrement mobiles, à l’exception des Réunionnais. Une tendance qui s’est accrue depuis 1990, sauf à La Réunion.
Un tiers des natifs des Antilles, de Guyane et de Mayotte âgés de 15 à 64 ans vivent dans une autre région française en 2017. Cette part est comparable à celle des régions métropolitaines les plus proches de la région parisienne.
Une forte vague de départs à partir de 18 ans, surtout à Mayotte
Les Mahorais sont parmi les ultramarins qui quittent le plus leur région de naissance, près de 33% des 15-64 ans, contre 30% des Guyanais, mais après les 37% d’Antillais. La part de natifs de La Réunion qui vivent hors de leur région de naissance est de 18%.
En 2017, 55% des jeunes âgés de 21 à 29 ans nés à Mayotte ont quitté leur région de naissance, principalement pour poursuivre leurs études. Le centre universitaire de Mayotte n’a actuellement pas la capacité d’accueillir tous les jeunes étudiants, de plus en plus nombreux depuis le développement des infrastructures scolaires et la scolarisation de masse à partir de la fin des années 1970.
Départs pour les études ou la recherche d’un emploi
D’une manière générale, les jeunes sont les plus mobiles. En effet, la poursuite des études ou la recherche d’un emploi sont les principales motivations des départs vers la France métropolitaine. Les taux de chômage et de pauvreté sont deux à trois fois plus élevés en outre-mer.
Aux Antilles et en Guyane, 44% et 37% des natifs de 21 à 29 ans partent pour poursuivre leurs études mais aussi pour un travail. A La Réunion, seul un quart des jeunes natifs entre 21 et 29 ans quittent leur région natale pour vivre en métropole. Les jeunes réunionnais bénéficient de formations d’enseignement supérieur plus nombreuses et diversifiées dans leur région.
Les retours se font autour de la trentaine, indique l’Insee, un peu plus tôt pour les femmes que pour les hommes. Ils sont plus précoces à Mayotte que dans les autres DOM, une partie des natifs rentrant dès la fin de leurs études. A partir de 35 ans, la part des natifs d’outre-mer vivant hors de leur région natale diminue avec l’âge, alors qu’elle reste stable pour les natifs de France métropolitaine.
Le diplôme, clé de l’insertion professionnelle
Celles et ceux qui vivent hors de leur région natale sont plus diplômés, qu’ils soient nés dans une région d’outre-mer ou de province. Toutefois, les natifs d’outre-mer restent moins diplômés que ceux de province, même lorsqu’ils vivent ailleurs.
Seuls 10% des natifs de Mayotte âgés de 15 à 34 ans et 21% de ceux de Guyane ont terminé leur scolarité avec un diplôme supérieur au baccalauréat, contre 30% aux Antilles et à La Réunion, et 42% en France métropolitaine hors Île-de-France.
L’Insee souligne que le diplôme demeure la première clé de l’insertion professionnelle des jeunes natifs des DOM, davantage que leur expérience de mobilité. La grande majorité des jeunes natifs des DOM vivant en dehors de leur région natale sont en emploi, une fois leurs études terminées : plus de 70% pour les Guadeloupéens, Martiniquais et Réunionnais, 63% pour les Guyanais.
Enfin, 83% des natifs des DOM diplômés du supérieur sont en emploi lorsqu’ils vivent hors de leur région de naissance, 73% lorsqu’ils y sont restés ou revenus.