Trois jours pour parler d’agriculture. Les 18, 19 et 20 juin, la diversité du monde agricole est mise en avant partout en France. A La Réunion, la manifestation serait décalée au mois de juillet, les agriculteurs ont pourtant bien des soucis à gérer.
Les fermes et les exploitations de France reçoivent du public pour les premières journées nationales de l’agriculture tout au long de ce week-end. Découvrir le patrimoine agricole et alimentaire des régions, ce rendez-vous organisé sous le haut patronage du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, a pour objectif de mettre en évidence le rôle majeur joué par les maraichers, éleveurs et autres horticulteurs et d'apprécier ce que l’on met dans nos assiettes.
En l’absence de salon de l’agriculture cette année, ces portes ouvertes permettent de maintenir le lien et le dialogue avec tous les acteurs du monde agricole, un millier de sites est ouvert pour l'occasion dans l’hexagone.
Un rendez-vous décalé à La Réunion
Rien n'est officiel pour l'instant, mais ce rendez-vous pourrait bien se tenir au début du mois de juillet dans l'île selon la chambre verte.
En attendant, les agriculteurs de l'île continuent de fournir des efforts afin de répondre aux besoins des consommateurs réunionnais. Avec la crise sanitaire, ces derniers ont redécouvert l'année dernière, le bonheur de manger local et de privilégier les circuits courts. Dans son bilan économique du secteur agricole en 2020, publié en Mai dernier, la DAAF souligne que l’agriculture dans le département "a su répondre à l’enjeu primordial d’approvisionner le marché local en produits frais et qu’elle a su faire preuve de résilience".
Le contexte Covid a certes perturbé la mise en marché des produits au début de la période de confinement mais rapidement les pouvoirs publics ont autorisé les ventes dans les marchés forains. Les producteurs se sont par ailleurs adaptés en proposant des livraisons de paniers de fruits et légumes.
Bilan économique du secteur agricole en 2020 à La Réunion
Halte aux importations et à la concurrence déloyale
Continuer à consommer pei pour soutenir la filière locale et mettre en frein aux importations, c'est ce que souhaite la FDSEA. Le syndicat a de nouveau dénoncé la concurrence déloyale des importateurs.Oignons d'Inde et tomates de Tunisie se retrouvent actuellement sur les étals des marchés et des grandes surfaces. Alix Mardé, le Président de ce syndicat lance un cri d'alarme.
2020, une des pires campagnes sucrières de l'histoire
Mauvaise année pour les planteurs de cannes. Faute de tonnage suffisant les usines ont fermé beaucoup plus tôt.
"La campagne sucrière a pris fin le 27 novembre 2020 pour les bassins Nord et Est, et le 05 décembre 2020 pour les bassins Sud et Ouest. L’usine de Bois-Rouge a broyé 783 000 tonnes de cannes ; l’usine du Gol a broyé quant à elle 743 000 tonnes. L’industriel Tereos aura donc réceptionné à peine plus de 1,5 millions de tonnes de cannes, c’est près de 14 % de moins que la moyenne de ces dix dernières années"
La sécheresse expliquerait entre-autre ces mauvais chiffres de la campagne sucrière 2020. Une filière à l'avenir incertain qui a obligé Brian à se diversifier il y a deux ans. Le jeune agriculteur fait aujourd'hui de l'ananas et de la banane dans l'est de l'île.