"Les Jours de la nuit" pour dire stop à la pollution lumineuse

C'est parti pour les "Nuits sans lumière" à La Réunion. De nombreuses communes participent à cet effort collectif pour préserver les pétrels mais aussi l’ensemble de la biodiversité réunionnaise. Une opération rebaptisée les "Jours de la nuit" depuis l'année dernière.

Pour cette 13ème édition des Nuits sans lumière, le Parc national de La Réunion a voulu aller plus loin en sensibilisant les Réunionnais sur les dangers des excès de lumière artificielle, non seulement pour les Pétrels qui peuvent être désorientés lors de leur migration, mais aussi pour l'ensemble de la biodiversité locale. Une pollution lumineuse qui conduit aussi "à la dérégulation des cycles naturels chez l'humain".

Cette opération rebaptisée les "Jours de la Nuit" depuis l'année dernière a ainsi pour l'objectif "de permettre à chacun de s’informer sur l’intérêt de préserver la Nuit et de se réapproprier ce moment essentiel". Le premier volet de cette démarche passe par le lancement de la période d’extinctions des éclairages publics dans la plupart des communes de l'île.


Regardez l'interview de Fabrice Boyer, responsable de la zone Sud du Parc National des Hauts :

itw Fabrice Boyer Nuits Sans lumière

Extinction des feux depuis le 1er avril

Le Port, La Possession, Trois-Bassins, Saint-Leu, Les Avirons, L'Etang-Salé, Saint-Louis, ou encore Saint-Pierre et Saint-Denis... Elles sont déjà plusieurs communes à avoir débuté l'opération depuis la nuit du jeudi 1er avril. En commençant par les zones littorales et les centres-villes.

D'autres communes comme Sainte-Suzanne, Salazie ou Saint-Paul suivront dans les jours qui viennent. Les premiers bénéficiaires de la démarche devraient donc être le Pétrel de Barau et le Pétrel noir de Bourbon, nos deux espèces endémiques.

Risque de mort pour les pétrels

Au mois d'avril, lors de leur envol, les pétrels peuvent en effet être fortement désorientés par les lumières des villes, eux qui se basent sur le reflet des astres sur la mer pour entamer leur voyage migratoire.

En cas d'échouage, impossible pour eux de redécoller seuls. Car pour s'envoler, les pétrels doivent se jeter dans le vide depuis le bord d'une falaise ou d'un arbre. Lorsqu'ils se retrouvent au sol, ils ont ainsi de grandes chances de mourir de faim ou de soif, ou encore d'être mangés par des animaux errants.

Mieux éclairer

A l'échelle de l'homme, la pollution lumineuse ne fait pas que dérégler son cycle naturel. Il perturbe  aussi par exemple l’observation du ciel étoilé et les recherches scientifiques. Aujourd’hui, les différents acteurs de l’éclairage public à La Réunion cherchent à "mieux éclairer" en fonction des pratiques et des usages des citoyens. Éclairer au plus juste permettra de réduire la pollution lumineuse et ses effets.