Les rapports entre la Banque mondiale et Madagascar se sont tendus. Le gouvernement refuse d'augmenter le prix de l'électricité. L'exécutif a annoncé qu'il n'appliquerait pas le tarif Optima imposé à la Jirama. En réponse, la banque menace de ne plus verser une aide de 75 millions de $.
C'est une lettre de la Banque mondiale, reçue par les pays de la zone océan Indien, qui a mis au jour les tensions relationnelles entre Madagascar et la Banque mondiale. Cet organisme financier, filiale de l'ONU, a vu le jour en décembre 1945. Il a servi, à l'époque à financer la reconstruction de l'Allemagne et à relancer l'économie des pays dévastés par la Seconde Guerre mondiale.
Au fil des années, l'Organisation des Nations unies (ONU) s'est appuyée sur la BM (son autre appellation) pour aider au développement des pays les plus pauvres. Madagascar, le Mozambique et les Comores sont les principaux bénéficiaires de ces interventions dans la zone.
Cependant, la Banque mondiale, comme son intitulé l'indique, n'est pas une entreprise philanthropique. Elle exige des contreparties de la part des pays, dans lesquels elle intervient. En cas de non-respect de son plan, elle peut réduire et même mettre fin aux aides.
Madagascar est sous cette menace, si l'Etat ne respecte pas le plan négocié. Cette coupe sombre, si elle a lieu va handicaper les aménagements prévus pour l'eau, l'agriculture, les routes etc. Il est question de 400 millions de $ US précise News Mada.
Ces enveloppes sont des prêts
Les programmes d'aide financés par la Banque mondiale sont conditionnés. Cette structure recueille les fonds de personnes ou de sociétés privées qui confient ces sommes contre des dividendes. Les "prêteurs" pourraient gagner plus avec d'autres produits financiers. L'investissement est donc, aussi, une bonne action. Cependant, un petit rappel historique s'impose.
Jean Touscoz, professeur de Droit public Président de l'Université Nice Sophia-Antipolis, aujourd'hui disparu, écrivait concernant les exigences de la BM : "C'est une institution spécialisée de l’ONU. Au sens de l’article 57 de la Charte; ses membres sont des Etats. Mais cette organisation est aussi une banque dotée, selon une distinction usuelle dans les sociétés de droit anglo-saxon, d’un capital autorisé et d’un capital souscrit, versé par ses membres. Ce capital permet de garantir les emprunts contractés par la Banque : la plus grande partie des capitaux dont elle dispose lui sont en effet fournis par des particuliers qui achètent ses obligations. Les sommes ainsi rassemblées sont prêtées par la Banque pour réaliser des investissements sur le territoire de ses membres. La Banque ne joue donc pas le rôle d’un prêteur direct, mais plutôt celui d’un « intermédiaire de confiance » qui permet au capital privé d’accéder au placement international."
En clair, l'argent prêté est remboursé avec les dividendes. Il n'est pas question de dons !
Madagascar revendique sa souveraineté politique
Les pays pauvres, sont aidés, mais également contraints, parfois, d'appliquer des mesures qui impactent le pouvoir d'achat de la population. S'ils refusent, alors la BM menace de "fermer" le robinet. Un véritable bras de fer entre Madagascar et la Banque mondiale est engagé. L'organisme prêteur menace : "de déchéance de l'Accord de financement" du progamme de modernisation de la distribution électrique Il est question de 75 millions de $ US. Difficile de connaître l'issue et, surtout, les conséquences de ce bras de fer.
La Banque mondiale craint un effondrement des recettes fiscales pour la Grande île, si la mesure préconnisée n'est pas respectée. De son côté, le gouvernement malgache conteste les décisions qui vont à l'encontre des intérêts immédiats de sa population...
Dossier à suivre !