Les rencontres de l'eau à La Réunion : l'or bleu, une ressource à préserver et à mieux maîtriser

"À La Réunion, nous consommons un peu plus de 250 millions de mètres cubes d'eau par an", affirme Gilles Hubert, président de l'Office de l'eau et vice-président du Conseil départemental.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère : 

Journée mondiale de l'eau

Dans le cadre de la journée mondiale de l'eau, ce vendredi 22 mars 2024, l'Office de l'eau en partenariat avec le Département organise les "rencontres de l'eau".

C'est dans ce contexte de dérèglement climatique et d'impératifs d’adaptation et de sobriété auxquels La Réunion est confrontée, que cet événement prend vie. Le but est de rappeler les solutions qui permettront collectivement, de répondre aux nouveaux enjeux de l’eau.

Les travaux seront axés sur la gestion de l'eau et des milieux aquatiques. Du 21 au 22 mars, une vingtaine d'intervenants seront réunis autour de cinq tables rondes pour débattre d'une "gestion durable et apaisée" de l'or bleu à La Réunion.

"Nous avons de l'eau à La Réunion"

À La Réunion, plus de 7 milliards de mètres cubes d'eau tombent en moyenne chaque année, selon l'Office de l'eau.

"3 milliards de mètres cubes retournent dans l'atmosphère, 1,4 milliard de mètres cubes part dans les rivières. Et plus de 3 milliards de mètres cubes vont dans les nappes phréatiques", détaille Gilles Hubert, président de l'Office de l'eau.

Nous avons de l'eau à La Réunion. Mais la population augmente de plus en plus, donc il faudra de plus en plus d’eau. Avec le réchauffement climatique, il faut maintenant penser à récupérer le plus possible l’eau possible.

Jacquet Hoarau, vice-président de la Casud

Réutiliser l'eau, une nécessité à La Réunion

Parmi les thèmes abordés lors des tables rondes, la question de la "réutilisation de l'eau" fait souvent débat. "L’urgence est de réutiliser au maximum l'eau", souligne Olivier Hoarau, maire du Port et vice-président du TCO.

De son côté, Jacquet Hoarau, vice-président de la Casud, insiste sur le fait que "techniquement c'est possible", de réutiliser l'eau. D'ailleurs, plusieurs expérimentations ont déjà eu lieu sur l'île.

Par exemple, l’eau de Sainte-Rose peut être réutilisée pour être réinjectée dans les réseaux d'eau, soit après traitement en réseau d’eau potable, soit en eau brute pour l’agriculture et l’élevage.

Jacquet Hoarau, vice-président de la Casud

Une chaîne de refoulement d'eau brute dans l'Ouest

Une chaîne de refoulement d’eau brute a été inaugurée par le Département, hier, à 755 mètres d’altitude dans les Hauts de Saint-Leu, dans le secteur des Colimaçons.

La chaîne de refoulement des eaux de l’Ouest amène de l’eau du littoral jusqu’à 1900 mètres d’altitude pour permettre aux agriculteurs de sécuriser leur exploitation. De même, en cas d'incendie, le secteur sera sécurisé. Il y aura de l'eau à proximité des bornes incendies.

Gilles Hubert, président de l'Office de l'eau

Irriguer les plaines de l'Est et du Sud

"Il y a une continuité écologique à respecter. Même si on réutilise l'eau, une partie de l'eau doit retourner à la mer pour maintenir l'équilibre du cycle", tient à rappeler Gilles Hubert.

Parmi les grands projets en cours à La Réunion, le président de l'Offfice de l'eau met l'accent sur la nécessité d'irriguer les plaines de l'Est et du Sud.

Vers l’Est, on a un projet pérenne qui va permettre d’irriguer les plaines de Sainte-Marie à Sainte-Benoît. Nous continuons à interconnecter les plaines de l’Est et du Sud, pour que ces dernières soient suffisamment approvisionnées en eau.

Gilles Hubert, président de l'Office de l'eau

L'eau est moins chère à La Réunion qu'ailleurs

Selon l'Office de l'eau, la situation à La Réunion est particulière. "Nous avons une pluviométrie conséquente en moyenne chaque année. Mais la difficulté, c’est qu’à une période de l’année, l’accès en eau est plus compliqué, notamment à partir de septembre et octobre", souligne Faïçal Badat, directeur général de l'Office de l'eau. 

Concernant la tarification de l'eau, à La Réunion, l'or bleu est moins cher qu'ailleurs en Outre-mer et moins chère que dans l'Hexagone.

Ici, le prix est fixé à 2,50 euros pour un mètre cube d'eau, soit pour 1 000 litres. Dans d’autres départements d’Outre-mer, l’eau est à 6 euros en moyenne le mètre cube. Dans l'Hexagone, il est de 4,30 euros en moyenne.

Faïçal Badat, directeur général de l'Office de l'eau