Les industriels agro-alimentaire accusés de fraude en Outre-mer. Ils ne respecteraient pas les taux de sucre imposés par la loi Lurel. Une loi pourtant votée en 2013 et qui leur impose de réduire le taux de sucre dans leur recette. Une loi qui se basait sur un constat édifiant, les taux de sucre dans certains aliments comme les yaourts ou les sodas étaient plus élevés de 27% à 50% aux Antilles et à la Réunion que dans l'Hexagone.
Un rapport accablant dans les tiroirs de Bercy
Oui mais voilà, huit ans après la promulgation de cette loi, certaines entreprises continueraient de proposer des produits aux teneurs en sucre différenciées. Selon le Canard Enchainé, un rapport accablant a été transmis au gouvernement à ce sujet.
On y apprend que le ministère de l'Economie retarderait la publication d'une enquête de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sur l'usage abusif de sucre dans les aliments transformés dans les Outre-mer. Selon le journal satirique, le ministère envisage de reporter la publication de ce rapport d'ici la fin de l'année. Une information qui n'a pas manqué de faire réagir l'ancien député Victorin Lurel, sur les réseaux sociaux, exhortant l'Etat à faire appliquer la loi.
🔎Le @canardenchaine révèle que le Gvt cherche à enterrer un rapport « accablant » sur l’application de la loi sucre outre-mer. Avec @HVainqueur nous demandons @BrunoLeMaire de le rendre public et de sanctionner les entreprises fraudeuses. L’Etat doit faire respecter la loi pic.twitter.com/W1qfrKgmc9
— Victorin LUREL (@VictorinLurel) August 27, 2021
Pas suffisamment de contrôles poussés
Un rapport retardé puisque les contrôles de la répression des fraudes en Outre-mer ne sont pas assez poussés. Dans les faits, la loi ne s'appliquerait que partiellement selon le député réunionnais Philippe Naillet, la faute à un manque de moyen dans le contrôle notamment des productions étrangères. "Dans le commerce vous avez des sodas qui proviennent de pays asiatique qui ont des taux de sucre ajoutés et que vous ne retrouvez pas en France hexagonale. Et là dessus, il n'y a pas de contrôle malheureusement, sauf qu'ils sont consommés et notamment par les plus jeunes".
Pour UFC Que Choisir, le constat reste alarmant. "Aujourd'hui dans les sodas, il y a beaucoup plus de sucre qu'avant. On a rajouté du sucre qui n'est pas comptabilisé comme le sucre de raisin ou encore du sucre de dattes" explique Jean-Marie Pothin.
Le sucre, une véritable addiction
Des sodas, toujours plus sucrés et consommés en majorité par les jeunes. "Un coca de 50cl c'est à peu près 50 grammes de sucre, c'est énorme. La boisson qui se vend le plus auprès des jeunes c'est le "Big cola" et là-dedans c'est entre 60 et 70 grammes de sucre. Tout en sachant que l'OMS recommande d'être à 25 à 30 grammes de sucre par jour" explique Magali Tarnus, diététicienne en milieu scolaire.
Et de poursuivre, "le problème du sucre c'est qu'il rend addictif. On pense qu'on le mange par plaisir mais c'est au-delà de l'envie de manger, au-delà de la faim et du coup, ces produits sucrés sont très dangereux pour la santé". D'autant plus en cette période de pandémie, où le diabète et l'obésité sont considérés comme des facteurs très aggravants du Covid-19.
Le reportage de Réunion La 1ère :