Des bardeaux de tamarins savamment alignés au cordeau. La technique remonte au moyen-âge et est transmise de génération en génération par les Compagnons du devoir. Plus qu’une formation, c'est une véritable vocation pour Pascal Rabin, passionné de menuiserie. "Comme on doit toujours avoir des bardeaux décalés pour que l'eau ne rentre pas, ils sont recouverts de deux tiers de manière à ce que cela fasse comme des écailles de poisson", explique le Compagnon du devoir. Les bardeaux recouvrant les façades de l'ancienne minoterie sont un des nombreux éléments à changer.
Un chantier en famille
Après son tour de France et des chantiers en Espagne, en Irlande et en Italie, Pascal pose sa valise à La Réunion en 1988. Le Compagnon du devoir tombe sous le charme de l’île et pas seulement pour ses paysages et bâtiments… Il y rencontre sa femme et transmet son savoir-faire à Manon, sa fille. Actuellement en Master sport et santé, elle est venue l'aider pour le chantier de rénovation "Ca me permet d'apprendre, de travailler sur une case créole et en plus, avec mon papa, sourit la jeune femme. Mettre la main à la pâte, ça fait plaisir".
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
Des travaux débutés en juin
C’est aux environs de 1880 que l’ancienne Minoterie de la Ravine-des-Cabris a été restaurée la première fois par Ernest Burel. Le Moulin à Maïs du Vieux Domaine a fonctionné jusqu’en 1960 avant de tomber en désuétude et risquer même de disparaître. La faute à une charpente usée par le temps. "Grâce au Loto du Patrimoine, au Département, à la Mairie de Saint-Pierre et à tous nos partenaires qui nous ont accompagné sur ce projet, on a pu commencer la restauration mi-juin, se félicite Christophe Payet, le trésorier de l'association Jardin Bourbon et des Traditions. C'est presque gagné puisqu'on a une porte de sortie et on sait que le Moulin va fonctionner de nouveau."
Reste à savoir comment… Car les anciens n’ont pas laissé de mode d’emploi et les pièces usagées ne se trouvent pas en quincaillerie. C’est à Pascal, le Compagnon du devoir, de tout décoder et de s’adapter. "Toutes les pièces vont être répertoriées et on va les démonter et les refaire avec du bois neuf. Puisque tout a été fabriqué sur place par les ouvriers du Domaine, donc il n'y a rien qui sort d'une usine."
Courant 2023
D’ici un an, la dernière minoterie de La Réunion devrait pouvoir broyer à nouveau du maïs. A terme, les membres de l’association espèrent également réaliser des cuissons sur site en réactivant l’ancien four du Vieux Domaine.