Lutte contre la dengue : après six mois de lâchers d'insectes stériles, le nombre de moustiques a diminué de moitié

La technique du moustique stérile
Quatre millions de moustiques mâles stériles ont été lâchés ces six derniers mois. A la moitié de la phase opérationnelle, les scientifiques constatent une diminution de 50% de la population de moustiques sur la zone de Duparc.

Le 22 juillet dernier avait lieu le premier lâcher de 5 000 moustiques mâles stériles dans le secteur de Duparc à Sainte-Marie. Il s’agit de la zone pilote choisie pour déployer la phase opérationnelle de la Technique de l’Insecte Stérile. Elle soir durer 12 mois. 

La TIS pour lutte contre la dengue

Les moustiques mâles stériles sont produits dans le nouvel insectarium de l’IRD, dont la capacité s’élève à 150 000 insectes par semaine. L’autorisation d’en produire 500 000 vient d’être accordée. Dans chaque cage d’élevage, se trouvent 12 000 insectes femelles et 4 000 mâles.  

Autorisés par la préfecture, les lâchers de moustiques mâles stériles ont pour but, non pas d’éliminer totalement le moustique tigre, mais bin d’en diminuer sa population, pour qu’elle ne constitue plus une menace à l’échelle de la zone traitée.  

La technique du moustique stérile

A mi-parcours, 50% des œufs n’ont pas éclos

La TIS, Technique de l’Insecte Stérile, a été développée à La Réunion pour devenir l’un des moyens de la lutte contre la dengue. Si les résultats du projet, qui consiste en des lâchers durant 12 mois, seront restitués en septembre prochain, un point d’étape vient d’être fait.  

En s’accouplant avec des femelles sauvages, les mâles stériles produisent des œufs incapables d’éclore. Après 6 mois de lâchers, les premiers résultats semblent très encourageants.  

On s’est rendu compte qu’on a pu, au bout de 6 à 7 mois, provoquer une diminution de la fertilité de la population de moustiques de 50%.

Louis-Clément Gouagna, directeur de recherche du programme TIS

Moitié moins de moustiques et moins de piqûres

Pour le scientifique, il s’agit de résultats significatifs, qui même s’ils étaient attendus sont très importants. Un succès aussi obtenu grâce aux efforts des populations de la zone. Elles poursuivent la destruction des gîtes larvaires.  

La technique sera jugée "suffisamment" efficace, quand la population de moustiques aura été réduite de 70% à 80% dans une zone traitée. Il reste encore 6 mois de lâchers aux scientifiques pour évaluer le taux de réussite de la phase opérationnelle en cours.