Madagascar : 22,5 € (108 250 Ar) est le salaire médian, plus de 50% des employés touchent moins

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Une enquête de l'Institut national de la statistique (INSTAT) réalisée auprès des ménages, publiée en juin 2024, nous apprend que le salaire mensuel à Madagascar est de 196 359 (41 €) et le salaire médian de 108 250 Ar (22,52 €). Des sommes avec lesquelles des familles doivent subvenir à leurs besoins pendant un mois.

En 2022, le gouvernement avait fixé le salaire mensuel minimum d'embauche à 250 000 Ar (51,99 €). Cette mesure tarde à être appliquée. Selon la dernière étude réalisée par les statisticiens de l'INSTAT, le salaire mensuel moyen des travailleurs est en réalité de 196 359 ariary (41 €). Cette moyenne concerne l'ensemble des rémunérations versées par les employeurs du privé comme du public. En revanche le salaire plonge à 108 250 Ar (22,50 €) par mois pour les travailleurs occasionnels.

Interrogé par 2424.mg, les rédacteurs de l'INSTAT expliquent que cet écart illustre "une situation inégalitaire à Madagascar entre les travailleurs du point de vue des gains issus de l’emploi".

En clair, 10% des salariés captent 46,2% de la masse globale du revenu.

Les salaires fondent en brousse

Cette photographie du salariat sur la Grande île met en lumière une seconde inégalité. Les travailleurs des secteurs formels sont mieux rémunérés que les employés non déclarés. L'écart est considérable. Le salaire moyen, des salariés déclarés, est de 505 389 ariary (105,09 €), contre 178 578 pour les employés "marron" (37,13 €).

Plus les enquêteurs se sont éloignés des centres urbains, plus les salaires moyens se sont effondrés. Ils ont relevé des émoluments mensuels de 122 528 Ar (25,48 €) dans le district d'Anosy, 118 530 Ar (24,65 €) à Bongolava et 96 244 Ar (20,44 €) dans les villes de l'Androy. Le salaire médian perçu par un travailleur dans cette région peut descendre à 51 960 Ar (10,80 €).

En conclusion, les statisticiens estiment, au-delà des chiffres, souhaitent que l'État s'empare de cette réalité. Les rédacteurs l'invitent à : "Rompre cette inégalité économique à travers la création d’emplois décents, une politique fiscale adaptée, ou encore une politique de redistribution des revenus dans l’optique d’un pays aspirant à l’émergence".