600 morts depuis l'arrivée de la seconde vague à Madagascar. 20 décès en trois jours et 1 677 nouveaux tests positifs. Le district d'Analamanga et donc la capitale sont les plus touchés avec 553 cas. La situation se tend et l'exécutif vient d'interdire et de fermer des radios et des télés.
Madagascar, a l'habitude de lutter contre les épidémies, pourtant cette fois les spécialistes sont obligés d'adapter leurs stratégies en permanence à cette nouvelle maladie. La Covid-19 et ses variants mettent à mal les plans sanitaires élaborés en 2020. Cette seconde vague, constituée pour l'essentiel du virus sud-africain, se diffuse encore plus rapidement et occasionne plus de morts. On compte, désormais 599 décès depuis le début du mois de mars 2021. Plus que pendant les douze mois précédents.
Une fois encore, le district Analamanga est la région la plus touchée. En trois jours, les services en charge des dépistages ont enregistré 1 677 nouveaux cas positifs, dont 553 uniquement dans cette région et 375 au cœur de la capitale, précise Midi-Madagascar.
Un cimétière construit en urgence
Les pelleteuses sont à l'œuvre à Ambohidratrimo, dans le Nord-Ouest de Tananarive. L'Express de Madagascar nous apprend que des techniciens de la capitale s'affairent sur ce terrain de 5 000 m2 pour creuser 500 tombes. Le gouverneur du district explique : "L'Etat se prépare à tout". Les spécialistes n'excluent pas une recrudescence du nombre de personnes touchées par le virus, avec l'hiver austral qui arrive, et donc une augmentation des décès. Si la situation dégénère, aucun corps sera transporté en dehors du district. Il ne s'agit pas d'une fosse commune. Les tombes sont identifiées. Les familles pourront récupérer les défunts et les transporter plus tard, quand la situation le permettra.
Dans la culture de la Grande île, l'hommage aux morts est essentiel. La Covid oblige à renoncer aux traditions, mais l'Etat a conscience du sacrifice que cela implique pour les familles.
Le gouvernement impose le silence aux médias
"L’urgence sanitaire n’est pas un motif pour étouffer les voix discordantes, les acteurs ayant des opinions/avis différents de ceux du pouvoir et restreindre la liberté d’expression. Cela ne fera que fragiliser la lutte contre la COVID19 et mettre en péril la démocratie, fondement de la République de Madagascar", déclare la société civile dans son communiqué.
Les sociétés de journaliste, directement visées, par ces mesures autoritaires, ont reçu le soutien inconditionnel de nombreux organismes : "Face à la décision interministérielle portant application de l’article 24 de l’arrêté n°10001/2021, le 22 Avril 2021 interdisant pour la durée de l’état d’urgence sanitaire les émissions audiovisuelles à caractère social, économique et politique dans certaines régions de Madagascar, l’Ordre des Journalistes de Madagascar (OJM) et les Organisations de la Société Civile signataires de ce présent communiqué déplorent la violation du droit des citoyens de s’exprimer, de s’informer mais également le droit des médias de s’exprimer et d’informer en toute liberté ".
L'opposition a saisi le conseil d'Etat. Cette requête vise à dénoncer une mesure qui s'apparente à un abus de pouvoir.