Madagascar : des dizaines de collégiennes enceintes stoppent leurs études

27% de jeunes filles malgaches, âgées de 15 à 19 ans, donnent naissance des bébés viables
La lutte contre les grossesses précoces est au cœur des préoccupations dans les collèges malgaches. 31% des filles âgées de 15 à 19 ans ont été enceintes et 27% accouchent d’un enfant viable. Qu’elles élèvent ou pas le bébé, généralement par la suite, elles cessent d’être scolarisées.

"Je n’ai pas eu mes règles depuis le mois de juin. Nous sommes allés voir le médecin, qui a confirmé que je suis enceinte, au deuxième mois de ma grossesse," raconte à L’Express de Madagascar l’élève de 4ème, "je voulais devenir médecin. J’étais heureuse et triste à la fois. Triste, car j’étais consciente que je ne pourrais plus continuer mes études pour atteindre mon rêve."

Elles sont des dizaines comme cette "mère-enfant" à quitter le collège pour cause de grossesse précoce. Parfois, comme Feno, sa cousine, elles sont en 6ème quand leur petit ventre s’arrondit. Aujourd’hui, la petite fille est mère d’un bébé de 8 mois.
Ces adolescentes auraient pu éviter de tomber enceinte si elles avaient utilisé un moyen contraceptif.

Une éducation sexuelle indispensable



La lutte contre ce phénomène est difficile. Comment convaincre ces jeunes générations de ne pas reproduire le modèle social dans lequel ils vivent. 

Le directeur de l’association Marie Stopes Madagascar, Lalaina Razafinirinasoa, précise les raisons de son engagement : "J’ai été témoin de vies et d’espoirs de jeunes filles, brisés, parce qu’elles ne connaissent pas la contraception ou ne savaient pas où s’en procurer. Pourtant, c’est l’un des moyens les plus simples et les plus abordables, de transformer des vies en permettant aux filles de terminer leurs études, de se concentrer sur leurs aspirations, et d’améliorer des opportunités pour les générations futures."