Madagascar : la chasse aux voleurs d'électricité est ouverte

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La direction et les employés de la Jirama, sont-ils responsables de la crise de l'entreprise nationale ? Le président de la République, Andry Rajoelina, a pointé du doigt les acteurs de ce service public. Une rencontre va avoir lieu dans la semaine. L'Etat menace de mettre fin aux subventions.

La Jirama (Société nationale de la distribution de l'eau et de l'électricité de Madagascar), va-t-elle mettre la clef sous la porte ? La question est posée, après l'intervention présidentielle à Mandoto, commune située au Sud-Sud-Ouest de Tananarive.

À la tribune, Andry Rajoelina a fustigé les délestages incessants de l'entreprise nationale en charge de la production électrique : "Ce n'est pas normal que les usagers ne jouissent que de trente minutes ou d'une heure d'électricité alors que l'État alloue d'importantes subventions". 

La Jirama percevait 300 milliards d'Ariary (70 880 686 €), tous les ans, jusq'en 2021. En 2022, compte tenu de l'augmentation des prix du fuel lourd et du charbon, cette enveloppe est passée à 500 milliards (118 134 477 €), précise L'Express de Madagascar

Pourtant, malgré les efforts financiers entrepris, ce service public est défaillant. Ce constat est-il dû à une mauvaise gestion ou à l'héritage d'une situation antérieure ? 

Des voleurs et une gabegie 

La gestion désastreuse de Madagascar ne date pas d'hier. Les exécutifs successifs ont tous été pointés du doigt. La corruption est un fléau qui perdure. Aujourd'hui, avec la crise économique, il est impossible de masquer le délabrement des services publics. La Jirama est l'un d'eux. Le vol d'électricité serait responsable de tout. On estime les pertes à 300 milliards Ar par an (écrit 2424.mg.), mais ces voleurs sont-ils les seuls responsables de la situation ? La chasse aux branchements illicites va être ouverte, mais compte tenu des distances à parcourir, sera-t-elle efficace ?

Aujourd'hui, l'exécutif est coincé entre deux feux. D'une part, les échéances électorales se rapprochent (les présidentielles en novembre 2023) et, dans le même temps, les financiers internationaux pressent la présidence à privatiser la Jirama.

Conscient des conséquences sur les prix de l'eau et de l'électricité, Andry Rajoelina tente de s'opposer à cette option. Dans la semaine, il va rencontrer la direction et les responsables syndicaux de l'entreprise, évoquera-t-til les enjeux de fonds ?

À défaut, il va tenter de remobiliser l'ensemble des intervenants. Il y a urgence pour la paix sociale et l'avenir des employés.