Madagascar : la crise de la Jirama aboutit au limogeage du directeur général

Le limogeage du directeur général de la Jirama (société nationale d'électricité de Madagascar) confirme l'impossibilité de redresser la barre de cette entreprise publique. Les retards dans la modernisation de production et de l'administration semblent insolubles.

Pendant deux ans, l'exécutif a tenté de s'opposer à l'instauration du tarif Optima. Cette obligation projet de la Banque Mondiale impliquait une hausse des factures électriques. Dès le début, le Président a engagé un bras de fer avec le financier international, arguant des conséquences des exigences des tarifs Optima pour la population. Finalement, en juillet 2021, les nouvelles factures ont été éditées par la Jirama, précise 2424.mg. Depuis, la colère se généralise. En plus de la flambée du prix du kilowatt, les citoyens relèvent de nombreuses des erreurs dans la "douloureuse".

Le mécontentement se généralisant, Andry Rajoelina, Président et candidat à sa succession en 2023, a réagi cette semaine en abrogeant le décret de nomination de Vonjy Andriamanga, nous apprend Madagascar-Tribune. Il était le directeur général de la Jirama depuis décembre 2019. Ancien ministre de l'Énergie, de l'Eau et des Hydrocarbures semblait disposer des outils pour enrayer l'effondrement inexorable de l'entreprise publique.

Une dette de 400 millions d'euros

 

La Jirama accumule les pertes depuis des années. Elles étaient de 290 milliards d'airary en 2018  (63 millions d'euros), elle est en 2021 de 1 600 milliards soit 400 millions d'euros. Un réseau vétuste, des fluctuations des cours du pétrole, défavorables en 2019, favorables en 2020 et à nouveau défavorables en 2021, compliquent sérieusement la moindre projection. 

Les retards de paiement de matière première ont obligé le gouvernement à intervenir pour procéder à la réquisition de 20 000 m3 de fuel lourd pour permettre aux usines électriques de fonctionner, écrit Midi-Madagasikara. Les producteurs privés sont également victimes des difficultés financières de la compagnie nationale. Certains sont au bord du dépôt de bilan. Ils ne peuvent pas continuer à travailler à perte. 

La Jovena craignant de ne pas être payé par l'Etat vient de déposer un recours pour s'opposer à la réquisition du gouvernement. Juridiquement, cette démarche aura du mal à tenir. L'électricité est devenue un bien de première nécessité pour les hôpitaux, les commerces, la sécurité dans les villes, les aéroports et le matériel informatique...