Madagascar : la sécheresse menace les cultures rizicoles

Betsimitatatra, plaine située en aval de la capitale, est menacée par la sécheresse. C'est une véritable catastrophe, pour la Grande île, cette région est considérée comme le grenier à riz de Tananarive. Le repiquage aurait dû débuter, mais les rizières sont à sec.

La sécheresse gagne du terrain à Madagascar. Les riziculteurs de Betsimitatatra auraient dû entamer le repiquage des plans au début de ce mois de septembre 2021, mais les rizières sont à sec. Il leur est impossible d'entamer ce travail. Ils sont très inquiets et prévoient, déjà, une chute de la récolte en 2022. Ces prévisions, si elles se confirment, peuvent devenir catastrophiques dans un pays où 85% de la population vit de l'agriculture.  

La région de Betsimitatatra est considérée comme le grenier à riz de la capitale. Cette plaine est située en aval de Tana. Elle est inondée par les eaux qui ruissellent des hauts plateaux. Pourtant, cette année, la source s'est tarie. Les précipitations ont été insuffisantes et ont contraint la société qui gère la distribution d'eau à puiser dans les ressources destinées aux paysans, écrit L'Express de Madagascar. Ce choix va impacter les récoltes. De nombreux agriculteurs ont renoncé et vendent leurs terrains.

La culture de riz hybride envisagée

 

Depuis trois ans, le kéré frappe le Sud de la Grande île. Lentement, mais inexorablement, la sécheresse remonte vers le Nord du pays. L'avancée est masquée par des pluies torrentielles, lors des périodes cycloniques. Ces épisodes, de précipitations intenses, sont dramatiques. L'eau arrive en masse. Elle emporte la terre arable et ravine les sols.  

La solution pourrait être un riz hybride. Sa culture est expérimentée dans les districts d'Analamanga, Alaoatra et Diana. Si les projections des ingénieurs agronomes se vérifient, ces plans, moins gourmands en eau et plus prolifiques produiraient 2 milions 400 000 tonnes de riz avant traitement. Cette quantité assurerait l'autonomie alimentaire du pays, notait Midi-Madagasikara en mai 2021. 

Ce projet a été réalisé avec l'aide de huit coopérants chinois. 5 200 riziculteurs malgaches ont bénéficié des plans hybrides importés de Chine. L'un des paysans expliquait au quotidien : "Ma prévision de production serait de 1,3 tonne vers la fin de ce mois, contre pas plus de 500 kg auparavant. Je projette de commercialiser le surplus de production tout en relançant la culture de riz hybride car c’est plus avantageux".