Madagascar : manifestation et tensions à Tamatave

La crise épidémique se transforme en crise politique à Tamatave. Mercredi après-midi, une manifestation a dégénéré. Des affrontements ont opposé les manifestants aux forces de l'ordre. Le calme est revenu en début de soirée.
Un manifestant a été sérieusement touché. Une rumeur a circulé, mercredi en fin de journée, concernant la mort de cette victime, mais les gendarmes présents ont démenti cette fausse information. Ils ont précisé que l'homme avait été pris en charge et qu'il avait repris connaissance à l'hôpital précise Madagascar-Tribune.

Cet incident était inévitable. Un peu avant 16 heures, des centaines de personnes ont investi les rues de la ville portuaire de Tamatave. Elles ont bloqué la circulation en faisant brûler des pneus au milieu de la chaussée. 
À l'arrivée des gendarmes, les manifestants ont refusé de battre en retraite et ont répondu aux grenades lacrymogènes par des jets de galets. Ce face-à-face tendu a cessé en début de nuit.
 

Une crise politique sur fond de crise sanitaire


L'Express de Madagascar explique que les opposants au président de la République ont lancé un ultimatum à Andry Rajoelina, exigeant sa démission dans les 72 heures. Les leaders de la constestation estiment que le Président est venu à Tamatave : "Pour faire la promotion du Covid-Organics", dont ils mettent en doute l'efficacité, "si l'on compte le nombre de cas enregistrés à Tamatave"

Les autorités ne veulent pas répondre aux provocations et s'évertuent à vouloir convaincre la population locale de respecter le confinement et les mesures barrières : "Pareille situation est prévisible. L'émeute est l'une des réactions déjà envisagées car il n'est pas aisé d'accepter le confinement, de se soumettre à un certain niveau de discipline", explique le général Jean-Claude Rabenaivoarivelo, qui conclut en précisant son mot d'ordre, "il ne faut pas céder à la provocation et ne pas accepter les actes illégaux"