L’évaporation des deniers publics est un phénomène récurrent dans les pays pauvres. Faute de salaires décents et d’une rémunération "suffisante", les fonctionnaires ont tendance à arrondir les fins de mois en détournant de l’argent public.
Ces sommes insignifiantes, ou presque, comptabilisées séparément représentent un trou énorme quand on les additionne. Au début du mois de septembre, les fonctionnaires de l’Inspection Générale de l’Etat (IGE) ont révélé que la somme détournée depuis le début de l’année était de 51 225 212 736 d’ariary (12 587 083 €), écrit Midi-Madagascar.
Cette évaluation est, sans aucun doute, très en dessous de la réalité. Faute d’inspecteurs, les services en charge de la surveillance des comptes publics sont obligés de cibler leurs interventions.
Un tiers des effectifs nécessaires
"Malgré un effectif très réduit, nous avons pu enregistrer des résultats", a continué Daniel Randrianarivony tout en soulignant que "sous les ordres du président de la République, on peut effectuer des inspections et des vérifications au niveau des communes, des ministères et dans toutes les institutions".
En 2022, l’IGE dispose de 63 inspecteurs, alors qu’ils devraient être 180 pour examiner l’ensemble des services publics. Dans les prochains mois, 40 hommes et femmes viendront renforcer leurs rangs. C’est mieux, mais encore insuffisant. Cet investissement permet à l’état de gagner de l’argent en limitant, les détournements de fonds et en luttant contre la corruption.
Des rapports ont été transmis à la justice. Sont concernés des communes, des établissements publics ou encore des ministères. Si les personnes suspectées sont condamnées, elles devront restituer intégralement les sommes visées. Si elles décèdent avant d’avoir restitué le dernier centime, la dette est transmise à leurs héritiers.