Madagascar : plus de 80 bateaux étrangers pêchent illégalement

Comment protéger les eaux malgaches des bateaux qui pêchent illégalement au cœur de la Zone Économique Exclusive ? La Grande île ne dispose pas de moyens à la mesure de sa ZEE (1 million 140 000 km carrés). 84 navires ont été répertoriés par l'Organisation environnementale Vivafrik.

Les océans comme le ciel sont dépourvus de frontières. Aucun mur n'enferme un poisson ou un oiseau. Les délimitations humaines sont virtuelles. La surexploitation ou la pollution d'une zone de notre planète a un impact direct dans le voisinage. Les révélations de Vivafrik concernant une recrudescence de bateaux de pêche, pirates, dans les eaux malgaches touchent indirectement La Réunion et Mayotte. 

Le portail d'information spécialisé dans la protection de l'environnement, l'eau et de la surveillance de l'industrie en Afrique nous apprend que quatre-vingt-quatre navires en action de pêche ont été comptabilisés dans la Zone Économique Exclusive (ZEE) de Madagascar ces deux dernières années. Cette information a été révélée par l'Organisation non-gouvernementale, Global Fishing Watch. Cette ONG suit en temps réel les mouvements des navires de pêche dans le monde. Elle nous apprend que la majorité des bâtiments sont immatriculés en Asie et que deux des pirates ont jeté l'ancre dans des ports de la Grande île, sans être arraisonnés. 

Les eaux malgaches pillées par les prédateurs environnementaux

 

Ces révélations n'étonnent personnes. Madagascar ne peut pas, seule, assurer la protection de sa ZEE. L'ONG anglaise, Ocean Mind, classe les eaux malgaches comme le territoire le plus écumé de la planète par les prédateurs environnementaux ? Des pays européens, asiatiques et de la zone océan Indien pillent les ressources marines. Forts d'accords, jamais renouvelés, des bateaux de pêche continuent de travailler le long des côtes malgaches, précise ce 19 août 2021 L'Express de Madagascar. Des thoniers senneurs œuvrent sans difficulté et en toute illégalité. Ils disposent de moyens électroniques qui leur permettent de passer entre les mailles du filet censés protéger la zone. 

Pour remédier à ce fléau, la Commission de l'océan Indien, l'Europe et les Etats Unis via les Seychelles renforcent la surveillance. Des bateaux d'interception ont été offerts aux gardes-côtes malgaches. L'armée a également obtenu de nouveaux outils pour contrôler les frontières. Les enjeux sont économiques et écologiques, pour Mada et pour les îles de la zone Sud de l'océan Indien. La chute des captures et de la ressource sont liés à cette prédation incontrôlée.