En début de soirée, ce jeudi 16 juin 2022, les habitants d'Ataosy, quartier populaire situé dans la banlieue Est de Tananarive, sont descendus dans la rue pour manifester contre l'absence continuelle de courant, nous apprend Midi-Madagascar.
Barrage, incendie de poubelles, jets de galets, les forces de l'ordre ont été déployés en vain. Le calme est revenu avec le retour de l'électricité.
Aujourd'hui, cette énergie est devenue un élément essentiel de la vie dans les villes. Les habitants de la capitale malgache sont confrontés à cette dépendance. Sans électricité peu ou pas de lumière, plus de réfrigérateur, congélateur et téléviseur.
La Jirama un acteur essentiel de la paix sociale
L'exécutif malgache ne peut pas faire l'impasse sur les investissements indispensables pour assurer une production d'électricité continuelle. La vie à Tananarive et dans sa banlieue est dépendante du courant et donc la paix sociale, également.
Pour éviter l'explosion des quartiers pauvres, l'état va injecter 500 milliards d'ariary (116 703 371 €) dans les usines de la Jirama. Cet investissement va alourdir la dette de la Jirama (société malgache électrique). L'opposition s'en inquiète et la Banque mondiale a immédiatement fortement réagi : "Il est temps pour la Jirama d'atteindre l'équilibre financier opérationnel par un système de tarification adapté", écrit L'Express de Madagascar. En clair, elle demande à l'état d'imposer le système Optima. Ce projet serait mortifère pour de nombreuses familles.
L'urgence et la transition énergétique
Le second curseur serait la transition énergétique et l'installation de production électrique photovoltaïque. Dans le contexte actuel, investir pour une production efficiente dans le futur, ne permettrait pas de répondre à l'urgence. L'autre solution serait hydroélectrique.
Dans le Nord, peut-être, mais dans le Sud ? De plus, les familles de la banlieue de Tana peuvent-elles attendre la mise en œuvre de ces solutions pour avoir enfin de l'électricité ?
L'ultime solution, suggérée, serait la privatisation de la société nationale. Inutile de préciser que les syndicats de la Jirama sont totalement opposés à cette solution. L'état est dans l'impasse. Pour limiter les coûts à la pompe et lors des relevés des compteurs électriques, il a décidé d'importer lui-même du carburant. Il veut se passer au maximum des intermédiaires sur les produits essentiels afin de limiter la facture.