Madagascar : solidarité féminine à Antisrabe et départ risqué d'employées de maison

Des employés de maison qui subissaient des violences ont été rapatriés en 2020. Malgré les risques, elles veulent repartir vers les pays du Golfe. Dimanche, des associations d'Antsirabe ont célébré la Fête des femmes Africaines en offrant des vêtements et de la nourriture aux prisonnières.

La journée internationale du droit des femmes est célébrée dans le monde le 8 mars, mais qui se soucie de la journée internationale de la Femme Africaine qui est célébrée le 31 juillet. Cette date passe inaperçue. Pourtant, si elle a été détachée de la précédente ce n'est pas un hasard. Elle devrait retenir l'attention de la communauté internationale. Combien de jeunes filles Africaines sont mutilées, mariées de force, vendues, exploitées, maltraitées. 

À Antsirabe, commune située au sud de la capitale malgache, l' "Association des femmes du 8 mars" aidés de la directrice régionale de la population, de la protection sociale et de la promotion de la femme, Josuette Saozandry ont tenu à marquer leur solidarité en offrant des vivres et des vêtements aux détenues de cette commune : "Nous sommes ici, car nous sommes persuadées que la prison n'est pas une fin en soi," écrit L'Express de Madagascar

Dans cette prison, 30 % des détenues attendent d'être jugées, souvent depuis plus d'un an dans des conditions effroyables. Des femmes vivent là, avec leurs enfants en bas âge. La plus jeune des prisonnières à 13 ans, la plus âgée 45 ans. L'une d'entre-elles est condamnée à perpétuité, une autre à trois mois de prison...

Les employées de maison fuiront la misère vers les pays du Golfe

 

En 2020 plus de 300 femmes malgaches sont rapatriées des pays du Golfe. Ces employées de maison se sont réfugiées dans des ambassades pour échapper à leurs employeurs, des femmes et des hommes auteurs de maltraitances de toute nature. 

Un an plus tard, 90 % d'entre-elles veulent repartir. Elles souhaitent à nouveau tenter leur chance, malgré les risques. Elles ont quitté la région de Sava dans le Nord de Madagascar et vivent désormais dans la capitale, en attendant de pouvoir rejoindre le Liban, le Koweit ou l'Arabie-Saoudite. Le bureau national en charge de la lutte contre la traite des êtres humains tentent de les identifier et de les dissuader de repartir. 

300, autres, femmes malgaches sont restées dans les pays du Golfe pendant la pandémie. Les rapports sur leurs conditions de travail et la reconnaissance de leurs droits humains sont alarmants, mais comment dissuader des jeunes candidates qui fuient la misère de partir s'interrogent Madagascar-Tribune.