Les étudiants de l'université de Tuléar manifestent depuis quinze jours pour obtenir le paiement de leurs bourses. Le mouvement a dégénéré après l'intervention musclée de la gendarmerie. Un étudiant est mort, un second a été gravement blessé. Le versement des bourses vient d'être débloqué.
Les étudiants de Tuléar sont à nouveau descendus dans les rues de la ville pour manifester leur colère contre les retards dans le versement de leurs bourses. Comme en mars 2021, ils n'ont plus un ariary en poche pour vivre. Pour mémoire en fonction de leur niveau d'étude et leur spécialité, ils reçoivent de 25 000 ariary (5,65 €) à 30 000 ariary (6,77 €) par mois, précise RFI . Contrairement à une idée reçue, avec cette somme, même à Madagascar, c'est très très difficile de vivre. Les repas se limitent à du riz et des brèdes.
Pourtant, pendant des jours, dans les médias locaux, l'exécutif a tenté de discréditer le mouvement. Das un communiqué, Élia-Béatrice Assoumacou, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a tenté de dénoncer une manœuvre politique : "Je condamne toute forme d’instrumentalisation des étudiants en vue de perturber la vie de la Nation," écrit 2424.mg.
Reste que cette vision très politicienne des faits à du mal à résister quand ellle est confronté à la réalité. Les étudiants n'ont pas reçu leur bourse depuis le mois d'avril. Les précédents incidents, au mois de mars, étaient dus à une absence de bourse depuis le mois de décembre 2020 (5 mois).
Des étudiants manipulés et inconscients ?
Comme toujours, les manifestants seraient des personnes manipulées, inconscientes, voire inconsistantes. Ils seraient, pour l'essentiel, de simples pilleurs, casseurs d'où l'intervention musclée des forces de l'ordre. Des bâtiments ont été incendiés. Là encore, ces feux seraient l'oeuvre des mutins. Ils auraient masqué leur pillage. Est-ce, la vérité ? Des grenades lacrymogène peuvent également metrre le feu à une toiture ou un bâtiment.
Ces incidents, la mort d'un étudiant, la blessure grave d'un second et les arrestations n'ont pas ramené le calme. Des professeurs de l'université ont participé au soulèvement.
Comme au mois de mars, ces manifestations sont liées à l'absence de versement des bourses. Suite à cette poussée de fièvre, il a été décidé de débloquer en urgence les arriérés de trois mois de bourses. Un geste qui a apaisé les esprits, écrit L'Express de Madagascar.