La Fondation Abbé Pierre dresse son bilan annuel de l'état du mal-logement à La Réunion. Aujourd'hui, dans les 24 communes de l'île, 103 790 personnes sont mal logées. A quelques jours du second tour des municipales, la Fondation propose aux futurs élus de signer un contrat d'engagement.
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L’Île de La Réunion, qui compte 850 727 habitants, est confrontée à une situation de précarité importante. Le taux de pauvreté est de 39 % contre 14 % à l’échelle nationale en 2015. Ainsi, La Réunion est le troisième département de France comptant le plus grand nombre de personnes vivant avec moins de 1 000 euros par mois.
Le revenu médian annuel en 2015 est de 14 258 euros par unité de consommation, contre 20 300 euros en France métropolitaine. Les revenus des 10 % des plus démunis plafonnent à 585 euros mensuels contre 875 euros au niveau national. La ministre de l’Outre-Mer, Annick Girardin, a rappelé à la suite du mouvement des gilets jaunes que La Réunion est « l’un des territoires les plus inégalitaires entre ceux qui touchent le plus et ceux qui touchent le moins».
Le niveau de précarité conduit inévitablement à des difficultés d’accès ou de maintien dans un logement adapté, faute de revenus suffisants face aux coûts du logement, de l’alimentation, des transports et des autres dépenses essentielles pour subvenir aux besoins du quotidien. Dans ce contexte, la Fondation Abbé Pierre estime que plus de 103 790 personnes sont touchées par le mal-logement : sans-abrisme, difficultés d’accès et de maintien dans le logement, habitat indigne, blocages dans la mobilité résidentielle... le mal-logement est présent sous toutes ces différentes formes dans les 24 communes de l’île.
Chaque année, la Fondation Abbé Pierre analyse le mal-logement sous le prisme de 5 figures principales :
La Fondation Abbé Pierre propose 5 engagements et des objectifs concrets à mettre en œuvre par les Maires et/ou Présidents d’intercommunalité pour lutter activement contre le mal-logement et permettre à chaque citoyen de vivre dans un logement digne et décent, adapté à ses besoins et ses ressources. Ces 5 engagements forment un contrat que la Fondation Abbé Pierre est prête à signer avec les communes et ou les intercommunalités volontaristes qui le souhaitent. Si nécessaire, la Fondation Abbé Pierre pourra accompagner les communes signataires dans la mise en œuvre des objectifs définis.
Ainsi, la Fondation Abbé Pierre demande aux nouveaux Maires et Présidents d’intercommunalité, et plus largement à l’ensemble des citoyen·ne·s, s’ils sont prêt·e·s à relever ces défis ?
La Fondation Abbé Pierre présente une estimation du nombre de personnes mal logées à La Réunion, à partir de l’exploitation des données disponibles. 103 790 personnes souffrent ainsi de mal-logement ou d’absence de domicile personnel, soit 12 % de l’ensemble de la population. De nombreux ménages sont par ailleurs touchés, à des degrés divers, par la crise du logement. Ce halo de personnes mal logées (en surpeuplement dit « modéré », en situation d’impayés, etc.) doit continuer de préoccuper et de mobiliser les acteurs, tant les répercussions sur la vie familiale, la santé, l’environnement quotidien, etc. sont importantes.
D’autre part, il serait intéressant d’analyser les données à l’échelle communale. Ces 103 790 personnes vivent les situations les plus graves et constituent le « noyau dur » du mal-logement. À titre de comparaison, le nombre de personnes mal logées correspond environ au nombre d’habitants d’une commune comme Saint-Paul (105 482), deuxième ville la plus peuplée de La Réunion. Au regard de cette estimation, la lutte contre le mallogement doit être érigée en priorité politique par les nouveaux Maires et Présidents d’intercommunalité.
L'intégralité du rapport à lire ici:
La précarité et la difficulté d'accès au logement
Le revenu médian annuel en 2015 est de 14 258 euros par unité de consommation, contre 20 300 euros en France métropolitaine. Les revenus des 10 % des plus démunis plafonnent à 585 euros mensuels contre 875 euros au niveau national. La ministre de l’Outre-Mer, Annick Girardin, a rappelé à la suite du mouvement des gilets jaunes que La Réunion est « l’un des territoires les plus inégalitaires entre ceux qui touchent le plus et ceux qui touchent le moins».
Le niveau de précarité conduit inévitablement à des difficultés d’accès ou de maintien dans un logement adapté, faute de revenus suffisants face aux coûts du logement, de l’alimentation, des transports et des autres dépenses essentielles pour subvenir aux besoins du quotidien. Dans ce contexte, la Fondation Abbé Pierre estime que plus de 103 790 personnes sont touchées par le mal-logement : sans-abrisme, difficultés d’accès et de maintien dans le logement, habitat indigne, blocages dans la mobilité résidentielle... le mal-logement est présent sous toutes ces différentes formes dans les 24 communes de l’île.
Le mal-logement : une responsabillité citoyenne collective
Chaque année, la Fondation Abbé Pierre analyse le mal-logement sous le prisme de 5 figures principales :
- Les personnes dépourvues de logement personnel
- Les mauvaises conditions d’habitat
- Les difficultés d’accès au logement
- Les difficultés de maintien
- Les blocages dans la mobilité résidentielle
La lutte contre le mal-logement doit être érigée en priorité politique majeure
La Fondation Abbé Pierre propose 5 engagements et des objectifs concrets à mettre en œuvre par les Maires et/ou Présidents d’intercommunalité pour lutter activement contre le mal-logement et permettre à chaque citoyen de vivre dans un logement digne et décent, adapté à ses besoins et ses ressources. Ces 5 engagements forment un contrat que la Fondation Abbé Pierre est prête à signer avec les communes et ou les intercommunalités volontaristes qui le souhaitent. Si nécessaire, la Fondation Abbé Pierre pourra accompagner les communes signataires dans la mise en œuvre des objectifs définis.
Ainsi, la Fondation Abbé Pierre demande aux nouveaux Maires et Présidents d’intercommunalité, et plus largement à l’ensemble des citoyen·ne·s, s’ils sont prêt·e·s à relever ces défis ?
- Prêt·e·s à faire de La Réunion une île plus solidaire envers les personnes les plus précaires afin de ne plus laisser personne vivre à la rue, en squat ou dans un taudis ?
- Prêt·e·s à faire de La Réunion un territoire exemplaire où plus aucune personne ne sera contrainte de vivre à la rue ou de s’y retrouver suite à une expulsion locative sans solution de logement ?
- Prêt·e·s à faire de La Réunion un territoire où il y aura suffisamment de logements abordables dans toutes les communes, tant dans le parc social que dans le parc privé ?
- Prêt·e·s à faire de La Réunion un territoire où il n’y aura plus aucun logement indigne au niveau communal ?
- Prêt·e·s à défendre le droit au logement au pays des droits de l’homme, pour garantir à chacun la possibilité d’avoir un toit, « un chez soi », un logement digne et décent ?
Les actions de la Fondation Abbé Pierre durant la crise sanitaire
La publication de ce rapport est à mettre en perspective avec les actions de la Fondation Abbé Pierre durant la crise sanitaire, aux côtés des services de l'État, des collectivités et des partenaires associatifs :
- l'accueil de plus de 120 personnes à la rue ou isolées, dans les 3 Boutiques Solidarité de l'île ;
- la mise à l'abri de 100 personnes sans abri, grâce à un soutien financier via le fonds d'urgence de la Fondation qui a permis le paiement de nuitées d'hôtel, une aide alimentaire, l'accès à des kits d'hygiène et aux soins, etc. ;
- une aide alimentaire apportée aux personnes isolées via la distribution de 1700 chèques-service.
Les conclusions du rapport
La Fondation Abbé Pierre présente une estimation du nombre de personnes mal logées à La Réunion, à partir de l’exploitation des données disponibles. 103 790 personnes souffrent ainsi de mal-logement ou d’absence de domicile personnel, soit 12 % de l’ensemble de la population. De nombreux ménages sont par ailleurs touchés, à des degrés divers, par la crise du logement. Ce halo de personnes mal logées (en surpeuplement dit « modéré », en situation d’impayés, etc.) doit continuer de préoccuper et de mobiliser les acteurs, tant les répercussions sur la vie familiale, la santé, l’environnement quotidien, etc. sont importantes.
D’autre part, il serait intéressant d’analyser les données à l’échelle communale. Ces 103 790 personnes vivent les situations les plus graves et constituent le « noyau dur » du mal-logement. À titre de comparaison, le nombre de personnes mal logées correspond environ au nombre d’habitants d’une commune comme Saint-Paul (105 482), deuxième ville la plus peuplée de La Réunion. Au regard de cette estimation, la lutte contre le mallogement doit être érigée en priorité politique par les nouveaux Maires et Présidents d’intercommunalité.
L'intégralité du rapport à lire ici:
Rapport sur le mal-logement de la Fondation Abbé Pierre juin 2020
Matthieu Hoarau, directeur de la Fondation Abbé Pierre, est l'invité du journal de 19h :
Jean-Claude a été sans-abri durant longtemps. Après avoir été contraint de s'abriter où il le pouvait dans les rues du chef-lieu, il a enfin obtenu les clés d'un appartement avant le déconfinement. Il a pu pousser un ouf de soulagement et peut enfin envisager l'avenir avec sérénité.
Son portrait est signé Laura Striano:
Moi, Jean-Claude, ancien SDF relogé [Témoignage]