Maltraitance animale : la prison pour un homme accusé d'avoir tué son chien à coups de sabre

Un homme a été mis en examen pour "sévices graves et acte de cruauté envers un animal ayant entrainé sa mort", hier, mardi 15 octobre, et incarcéré. Les gendarme de Saint-Benoît sont parvenus à l’identifier et l’interpeller grâce à des témoignages relatant les faits.

Ce dossier de maltraitance animale grave est arrivé devant la justice, une première à La Réunion.

 

Un chien tué à coups de sabre

Lundi dernier, les gendarmes de Saint-Benoît ont interpellé un homme suspecté de sévices graves sur un animal. Selon des témoins, le bénédictin aurait tué son chien en le frappant à coups de sabre, jeté le cadavre du 3ème étage de son immeuble et l’aurait ensuite mis dans une poubelle, le jeudi 10 octobre.

De nombreuses traces de sang ont été constatées sur place, l’homme a rapidement pu être identifié. La flagrance des faits a conduit les gendarmes à mener une enquête et à rapidement identifier l’homme, placé en garde à vue le lundi 14 octobre.

Déféré devant le tribunal judiciaire le lendemain, mardi 15 octobre, l’homme a été mis en examen pour " sévices graves et acte de cruauté envers un animal ayant entrainé sa mort ". Un acte de cruauté animale est un délit puni de 3 ans de prison. Il comparaitra devant le tribunal de Saint-Pierre le 25 novembre prochain.

 

Un second chien sauvé et pris en charge par APEBA

A la demande des gendarmes, l’Association Pour l’Education à la Bienveillance Animale, APEBA, a pris en charge le second chien, retrouvé dans l’appartement de l’homme. Extrêmement maigre, mais calme, il doit être accueilli en famille d’accueil en urgence, indique l’association.

L'APEBA annonce qu’elle se portera partie civile lors du procès de l’homme.

Maltraitance animale : interview Cécile Squarzoni de l’APEBA ©Réunion la 1ère

 

Etat et justice se mobilisent

Lundi 14 octobre, l’Etat et la justice ont renouvelé leur volonté d’agir contre les auteurs de maltraitance et torture animale, à l’occasion de la première réunion du groupe de partenariat opérationnel

Il s’agissait pour les acteurs de la lutte contre la maltraitance et la cruauté animale, réunis à la mairie de Saint-Denis, de faire un état des lieux de la situation dans certains quartiers ciblés du chef-lieu, et de poser les bases d’un plan d’actions opérationnel.

Ce plan prévoit la sensibilisation des habitants et des jeunes, mais aussi le démantèlement des squats et la poursuite des auteurs des faits. Les actes de maltraitance et de cruauté animale signalés ont augmenté de 27% entre 2022 et 2024, déplore l’Etat.

Pour faire face à cette situation, le préfet de La Réunion a initié un plan départemental de lutte contre l’errance et la maltraitance animale, le groupe de partenariat opérationnel en est une illustration.

 

Les signalements de faits d’ultra-violence en augmentation

1 300 signalements ont été faits sur cette période. Des actes localisés à Saint-Denis, mais aussi à Saint-André, à Saint-Benoît, au Port et à Saint-Louis désormais. « Ca s’étend sur l’île », note Cécile Squarzoni, la présidente d’APEBA.

Des chiffres liés à deux phénomènes, selon elle, parmi lesquels de " l’ultra-violence ".

Il y a quand même de l’ultra-violence intrafamiliale, et souvent la violence intrafamiliale sur les enfants et les animaux est reliée. Il y a aussi beaucoup d’ultra-violence dans les rues. Il y a de plus en plus de signalements d’animaux tués et aussi de faits de violence physique sur les hommes.

Cécile Squarzoni, présidente d’APEBA

Elle explique que des images, des vidéos et même des challenges circulent sur l’ultra-violence. Le fait d’avoir mis en place un guichet unique pour signaler les faits de maltraitance est aussi une des raisons de la hausse du nombre d’actes signalés. Cela participe, selon Cécile Squarzoni, à une prise de conscience de l’interdiction par la loi de faire du mal à un animal.